Corps dans la Seine: le principal suspect mis en examen pour quatre homicides

Le parquet de Créteil a annoncé dimanche la mise en examen du principal suspect, un sans-abri d'une vingtaine d'années, pour meurtres "au préjudice des quatre victimes" dans l'enquête concernant la découverte de quatre corps dans la Seine, le 13 août, à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).
"Je vous confirme la mise en examen pour meurtres au préjudice des quatre victimes", a indiqué cette source du parquet, confirmant une information obtenue par l'AFP d'une source proche du dossier. Le suspect, un sans-abri d'une vingtaine d'années, devait dans la foulée être présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) en vue de son placement en détention.
"Identité incertaine à ce jour" du suspect
Le mis en cause "dont l'identité restait incertaine à ce jour, était un homme SDF, âgé d’une vingtaine d’années, de type nord-africain et de nationalité non établie", ajoute le parquet.
Après quatre jours de garde à vue, il a été présenté à un juge ce dimanche matin "dans le cadre d'une information judiciaire ouverte du chef de meurtres en concours au préjudice des quatre victimes", selon un communiqué du parquet de Créteil.
Contacté dimanche matin, son avocat, Me Antoine Ory, n'a pas souhaité s'exprimer.
Depuis mercredi, l'homme a répondu "succinctement aux enquêteurs sur ses éléments de vie" mais a refusé de s'exprimer sur les faits qui lui sont reprochés, indique le ministère public.
La garde à vue d'un deuxième homme "en lien" avec le suspect et deux des victimes, débutée jeudi, a été levée samedi en début de soirée. "Aucune charge (n'est) retenue" contre lui à ce stade, détaille encore le communiqué.
Un "lien" avec chacune des victimes
Toujours selon cette source, les investigations ont permis de mettre en évidence un "lien" entre le suspect et "chacune des victimes dans un temps concomitant à leur disparition".
Ce dernier fréquentait ces berges de Seine, où évoluent quelques pêcheurs mais aussi à certains endroits des personnes SDF comme l'a constaté vendredi un journaliste de l'AFP.
Des "constatations sur les lieux, l'exploitation des vidéoprotections (et) l'étude de la téléphonie" ont conduit les enquêteurs vers le suspect, "habituellement présent aux abords du lieu de découverte des corps", détaille ainsi le parquet.
Déjà connu de la justice
Il y avait déjà été interpellé le 5 août en possession de documents dont il n'était pas le titulaire et "laissé libre avec une convocation judiciaire pour recel". En réalité, ces papiers appartiennent à la deuxième victime identifiée, "non encore portée disparue" à cette date, révèle le ministère public.
Puis le 13 août, jour de la macabre découverte, les premiers effectifs qui interviennent sur place le contrôlent. Le parquet ne précise pas si ce contrôle a donné lieu à une quelconque mesure le jour même.
Le suspect est connu de la justice, toujours selon cette source, pour un vol avec dégradation dans un véhicule en janvier pour lequel il devait être jugé en septembre, ainsi qu'un recel de vol en lien avec son interpellation du 5 août.
Quant aux victimes, si l'enquête n'a pour l'instant pas permis d'établir qu'elles se connaissaient toutes, le ministère public indique qu'"un lien" existe entre elles et le lieu de découverte des corps, non loin "d'un local technique abandonné fréquenté par des SDF".
Quatre victimes dont deux SDF
Depuis leur découverte dans la Seine à hauteur de la commune de Choisy-le-Roi le 13 août, après le signalement d'un passager du RER C qui passe à proximité des lieux, les quatre victimes ont été identifiées "par comparaison ADN" pour les deux premières et "à partir du Fichier national automatisé des empreintes génétiques" pour les deux autres, selon le communiqué.
Deux des victimes, elles-mêmes sans-abri et disparues depuis fin juillet, un Algérien de 21 ans et un Tunisien de 26 ans, fréquentaient "régulièrement les abords" de l'endroit, explique le parquet.
Le premier corps identifié, un Français de 48 ans résident à Créteil disparu depuis le 11 août, "pouvait fréquenter les abords du lieu de découverte des corps, connus pour être un lieu de rencontres homosexuelles éphémères".
Sur un site dédié au "cruising", nom qualifiant ces rencontres, un interlocuteur évoque sous couvert d'anonymat les alentours de la gare RER de la commune val-de-marnaise "le long des berges de la Seine" comme un endroit "intéressant".
La dernière victime, un Algérien de 21 ans domicilié à Choisy-le-Roi, avait disparu depuis le 7 août.
Deux des corps retrouvés présentent des lésions "évocatrices d'une strangulation", un troisième une "trace suspecte dont l'origine ne pouvait pas être déterminée". Des examens complémentaires sont en cours pour déterminer la cause du décès des deux hommes.