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Sébastien Lecornu reçoit les syndicats mercredi: "On ne va rien obtenir en faisant des grèves saute-mouton"

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Sur le terrain, militants, syndiqués et grévistes du 18 septembre ne veulent pas faire retomber la pression et appellent à continuer la mobilisation. Le Premier ministre Sébastien Lecornu recevra l'intersyndicale mercredi à Matignon. Le secrétaire général de Force Ouvrière en Ille-et-Vilaine ne veut pas attendre trop longtemps, au risque "de décevoir".

Matignon a proposé aux huit organisations syndicales qui avaient posé un ultimatum au Premier ministre de rencontrer Sébastien Lecornu mercredi à 10h, a appris l’AFP auprès de sources syndicales. L’information - confirmée côté gouvernemental, concerne la CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires.

Vendredi, au lendemain d’une journée de mobilisation qui a rassemblé entre 500.000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur et plus d’un million selon les organisateurs, l’intersyndicale avait posé un "ultimatum" au chef du gouvernement. Les organisations exigeant des réponses concrètes "à leurs revendications" sur la justice sociale et fiscale. Sébastien Lecornu a assuré que ces demandes étaient "au cœur des consultations" qu’il mène avec les forces politiques et syndicales.

"Assez d’atermoiement et de tergiversations"

Sauf que sur le terrain, les militants affichent leur impatience. À Rennes, c’est en pleine assemblée générale que Fabrice Lerestif a découvert la position de l’intersyndicale. Le secrétaire général de Force Ouvrière en Ille-et-Vilaine ne cache pas son incompréhension: "On va attendre que peut-être il nous réponde et puis on se retrouvera plus tard. Assez d’atermoiement et de tergiversations. C’est pas une journée et puis après on a fait notre petit boulot. Nous on dit il faut y aller parce que sinon on va de nouveau décevoir."

"Certains veulent débrayer très rapidement — dans les jours qui viennent — en proposant une date très proche aux Français, d’autres partenaires sociaux préfèrent attendre quelques semaines, peut-être même jusqu’aux premières propositions de budget de la part du gouvernement de Sébastien Lecornu", rappelle en effet Le Parisien.

2 octobre?

La date du 2 octobre, date du discours de politique générale du nouveau Premier ministre? "Il faut voir si on organise une journée de mobilisation juste avant, afin de faire monter la pression, ou après, en réaction aux mesures qui ne nous conviendront pas", fait savoir un cadre de la CGT auprès du quotidien francilien.

Un sentiment largement partagé par les militants présents. Didier, gardien d’immeuble, estime que les grèves ponctuelles ne suffisent pas : "On ne va rien obtenir en faisant des grèves saute-mouton. Des fois je me demande si nos fédérations ne pensent pas qu’à elles avant de penser aux salariés.

"J'espère que ça continuera"

Sabrina, auxiliaire de vie, se montre plus mesurée. Si elle soutient le mouvement, la réalité économique pèse lourd : "C’est un peu compliqué aussi de prendre du temps pour faire des mouvements de grève. Ça prend sur mon salaire aussi. Quand je peux je me rends disponible mais tous les jours c’est pas possible."

Même constat pour Bérangère, épicière, qui ne peut pas fermer son commerce à chaque mobilisation. Mais elle espère que la contestation se poursuive: "Nous on essaiera de participer dans la mesure du possible mais oui j’espère que ça continuera jusqu’à ce qu’il y ait un vrai changement."

De nouvelles actions déjà prévues

En parallèle des discussions avec Matignon, les militants veulent maintenir la pression. Sur les boucles Telegram, de nouvelles actions sont déjà annoncées ce week-end dans plusieurs villes bretonnes.

Martin Lange avec LM