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Police-Justice

Corse : un gendarme auteur d'un tir mortel placé en détention provisoire

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Un gendarme a été mis en examen le 24 février à Bastia pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Le mis en cause a blessé mortellement un homme par balles lors de son arrestation à son domicile.

Un gendarme, mis en cause pour un tir mortel lors de l'arrestation d'un homme à son domicile jeudi à Poggio d'Oletta (Haute-Corse), a été mis en examen le 24 février à Bastia pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, a indiqué le parquet.

Les faits se sont produits vers 6h du matin ce jeudi 22 février, lors d'une opération menée par les gendarmes dans ce village situé à 20 km au sud de Bastia, "sur commission rogatoire d'un juge d'instruction (...) d'Ajaccio des chefs de recel de vol, d'association de malfaiteurs et de vols en bande organisée", avait précisé ce jour-là le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre.

Un homme connu des autorités abattu lors de son arrestation

Le procureur avait déclaré que "l'une des personnes visées dans le cadre de l'enquête", qui était "par ailleurs défavorablement connue des autorités judiciaires", a été mortellement "blessée par balles". Il ajoutait que cette opération avait pour objectif "l'interpellation de plusieurs personnes dans les départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse".

Le militaire à l'origine des faits avait alors été placé en garde à vue du chef "d'homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique".

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Jean-Philippe Navarre a précisé dans un communiqué relayé le 24 février que la victime "n'était pas armée au moment des faits, malgré la présence d'armes au sein de son domicile". Le procureur souligne que l'autopsie avait révélé "la présence de trois plaies dont l'une, en région thoracique, à l'origine de lésions internes mortelles".

Le mis en cause est "un militaire expérimenté"

L'examen médical, la découverte de trois projectiles et l'analyse des caméras embarquées par les gendarmes suggèrent "l'existence d'un tir unique, réalisé à l'aide d'un pistolet mitrailleur, dont le sélecteur apparaissait avoir été positionné en mode rafale libre", poursuit le procureur, alors que "la doctrine d'emploi de cet armement" prescrit habituellement "le recours au coup par coup" (l'arme tire alors une balle à la fois, ndlr).

Lors de ses auditions, le gendarmes auteur du tir, un "militaire expérimenté, bien noté et très choqué lui-même" par les faits, selon une source judiciaire à l'AFP, n'aurait "pas su s'expliquer sur les circonstances de son tir", ajoute Jean-Philippe Navarre.

Il a déclaré "ne pas avoir le souvenir d'avoir appuyé sur la détente de son arme arguant donc d'un geste involontaire", d'après lui. Son avocat a indiqué à l'AFP avoir fait appel du placement en détention provisoire de son client.

La victime, déjà condamnée à plusieurs reprises, est membre du "cercle familial" des frères Richard et Christophe Guazzelli qui vont été jugés à partir de mai à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour le double assassinat de Jean-Luc Codaccioni et Tony Quilichini en décembre 2017 à l'aéroport de Bastia Poretta.

MH avec AFP