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Covid-19: trois suspects remis en liberté avant leur procès, faute d'escorte policière

Un quartier de prévention de la radicalisation à la prison de la Santé, à Paris, le 12 juillet 2019.

Un quartier de prévention de la radicalisation à la prison de la Santé, à Paris, le 12 juillet 2019. - BFMTV

Ces détenus interpellés durant le week-end - le troisième pour une affaire de stupéfiants - auraient dû être jugés en comparution immédiate lundi après-midi.

Il y a eu comme un "couac". Trois hommes qui devaient comparaître lundi à Valence, dont deux pour violences conjugales, ont été remis en liberté faute d'escorte disponible pour les extraire de prison et les acheminer au tribunal.

Ces détenus interpellés durant le week-end - le troisième pour une affaire de stupéfiants - auraient dû être jugés en comparution immédiate lundi après-midi, précise le procureur Alex Perrin. Mais lundi matin, l'antenne régionale de l'Autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (Arpej, qui relève de l'administration pénitentiaire), a fait savoir que ses agents basés à la prison de Valence ne pourraient pas assurer cette mission.

Selon nos confrères de France Bleu, une journée de formation obligatoire pour ces derniers explique leur indisponibilité. Contactée par l'AFP, la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire n'était pas en mesure de communiquer sur l'affaire dans l'immédiat. Dans un tel cas, la mission revient alors aux services de police. Mais la direction départementale de la Sécurité publique n'a pas pu non plus affecter les effectifs nécessaires en raison d'un foyer épidémique de Covid-19 au sein du commissariat de Valence. Le virus touche notamment la brigade d'assistance judiciaire qui remplace les services d'escorte pénitentiaire en cas de besoin.

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"Abracadabrantesque"

Des membres de la brigade d'aide et d'assistance judiciaire de Valence sont déjà mobilisés cette semaine pour assurer la sécurité d'une session de procès à la cour d'assises de la Drôme, selon la police.

Les suspects remis en liberté n'ont pas pu être placés sous contrôle judiciaire, faute de défèrement au parquet. Ils sont convoqués pour comparaître devant le tribunal, librement, le 31 mai.

"Mais on a fait en sorte que les victimes de violences conjugales soient mises en sécurité en prévenant les brigades de gendarmerie concernées", indique le procureur en précisant qu'un téléphone "grave danger" a en outre été affecté en urgence à l'une d'elles, "au moins".

"C'est un manque de moyens criants de l'Etat qui a conduit à cette situation totalement abracadabrantesque, dénonce leur avocat Ivan Flaud sur RMC. Le tribunal n'y est pour rien, le Parquet de Valence n'y est pour rien, l'administration pénitentiaire et la police n'y sont pour rien. Ils font avec les moyens que l'on veut bien leur alloués. Ce n'est satisfaisant pour personne: en 2021, dans un Etat moderne comme la France, qu'on ne puisse pas aller chercher trois bougres et qu'on ne puisse pas les juger dans l'après-midi, il y a un problème, voyez-vous..."
La rédaction de RMC avec AFP