Darmanin dit "s'étouffer" en entendant le terme "violences policières": la famille Chouviat choquée

La famille de Cédric Chouviat, mort après avoir répété neuf fois "j'étouffe" à la suite d'une interpellation policière en janvier, s'est dite mercredi "scandalisée" et "heurtée" après que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dit qu'il "s'étouffe" en "entendant le mot 'violences policières'".
"Les mots du nouveau ministre de l'Intérieur (Gérald Darmanin), qui évidemment ne peuvent être fortuits, ont profondément scandalisé et heurté la famille de Cédric Chouviat", affirment dans un communiqué ses avocats Me William Bourdon, Arié Alimi et Vincent Brengarth.
"D'évidence, le ministre de l'Intérieur n'a pas hésité par cette saillie abjecte à tenter une pathétique manoeuvre de diversion"
"Chacun doit mesurer ce que disent ces propos du mépris et du cynisme du ministre de l'Intérieur pour les familles endeuillées ou meurtries par des violences policières", ajoutent-ils.
"D'évidence, le ministre de l'Intérieur n'a pas hésité par cette saillie abjecte à tenter une pathétique manoeuvre de diversion. La famille Chouviat invite le ministre à se concentrer sur l'affaire criminelle dans laquelle il est mis en cause", poursuivent les avocats, une référence à l'information judiciaire en cours visant M. Darmanin après une accusation de "viol" qu'il réfute. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris qui a demandé début juin de nouvelles investigations.
"Il n'y avait aucune arrière-pensée", se défend l'entourage
"C'est une expression française utilisée communément, comprise par tous. Il n'y avait aucune arrière-pensée. Il ne s'agit en aucun cas d'un parallèle dans une affaire où des mises en examen ont été prononcées", a précisé à l'AFP l'entourage de Gérald Darmanin.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a lui aussi souligné que les déclarations de Gérald Darmanin n'étaient "évidemment pas liées" au décès de Cédric Chouviat.
Le ministre de l'Intérieur a réfuté mardi, comme ses prédécesseurs, le terme de "violences policières", estimant devant la commission des lois de l'Assemblée nationale que la police exerce "une violence légitime". "Quand j'entends le mot 'violences policières', personnellement, je m'étouffe", a-t-il déclaré.
"La police exerce une violence certes mais une violence légitime. (...) Elle doit le faire de manière proportionnelle, elle doit le faire de manière encadrée. Que quelques personnes le fassent en dehors des règles déontologiques, la sanction doit être immédiate", a-t-il ajouté.