"Des gestes inqualifiables": 14 soignants des urgences d'Annemasse agressés par deux patients

Les urgences de l'hôpital privé d'Annemasse, en Haute-Savoie, sont fermées jusqu'à lundi au moins après l'agression de 14 soignants par deux hommes mécontents du temps de prise en charge. Plusieurs soignants présentes des signes de blessures. Tous sont très choqués.

Le service des urgences de l'hôpital privé des Pays de Savoie d'Annemasse, en Haute-Savoie, est fermé jusqu'à lundi matin après une violente agression. Plusieurs membres des urgences ont été blessés mercredi soir. Ils souffrent de "tuméfactions au visage", "d'une côte fêlée, d'un traumatisme à une cheville ou d'une fracture à une main".

Les deux agresseurs âgés d'une trentaine d'années, un patient et son accompagnant, s'en sont pris aux personnels, mécontents après une "dizaine de minutes d'attente". Les deux hommes qui ont ensuite pris la fuite en voiture, ont finalement été interpellés jeudi.

Jeudi soir, le ministre de la Santé a apporté son "soutien indéfectible aux soignants" [...] victimes de cette agression "inadmissible".

Insultes, coups de poing, coups de pieds… C'est une véritable bagarre générale qui s'est déclenchée au milieu des urgences et qui a laissé des marques sur les soignants impliqués relate Jennifer Koziol, porte-parole de l'hôpital d'Annemasse.

“On a sept personnes du service qui manifestent des signes de blessures. Des fractures aux côtes, aux chevilles, aux mains, de nombreux hématomes et de nombreuses contusions…”, énumère-t-elle.

Une fermeture des urgences au-delà de lundi?

Au total, 14 membres du personnel ont été victimes de l'agression. Ils étaient venus à la rescousse de leur collègue infirmière prise à partie par les deux individus. “Il arrive que des patients soient un petit peu agressifs verbalement, mais on arrive toujours à les calmer. Là non, c’était quelque chose de jamais vu dans le service”, indique-t-elle.

À l'origine de ce déchaînement de violence, le délai de prise en charge. Ça ne faisait pourtant qu'une dizaine de minutes qu'ils attendaient souligne la porte-parole.

“Ce sont des gestes inqualifiables. Le personnel soignant fait ce métier par vocation, ils sont là pour soigner des gens, pas pour être agressés”, appuie-t-elle.

La fermeture des urgences pourrait même être prolongée au-delà de lundi en fonction de l'état physique et psychologique du personnel.

Amélie Courtet avec Guillaume Descours