Des magistrats demandent l'expérimentation d'un bracelet électronique pour tenir à distance les conjoints violents
Ils ne veulent plus être passifs face aux féminicides. Deux magistrats du tribunal de Pontoise demandent l’expérimentation d’un bracelet électronique pour maintenir à distance les hommes violents.
Depuis le début de l'année, une femme est tuée tous les deux jours par son conjoint ou son ex-conjoint. Au total, ce sont 45 femmes qui sont mortes depuis le 1er janvier
Au-delà de la sanction de l’auteur, il faut pouvoir protéger les femmes menacées explique le procureur de Pontoise. Aujourd'hui, il existe déjà le téléphone grave danger. Il permet aux victimes de prévenir les secours si l'ex-conjoint violent cherche à les contacter ou les voir. Une seule touche et les forces de l'ordre sont alertées. Avec le système électronique anti-approchement, la victime n'a plus rien à faire.
Déjà utilisé en Espagne
Concrètement, le conjoint violent porte un bracelet électronique. Ce bracelet est lui-même relié à un boîtier géolocalisé remis à la victime. Si le conjoint violent pénètre dans un périmètre interdit par le juge. Gendarmes et policiers sont automatiquement avertis par une alarme. Seul limite du dispositif. Il ne peut être mis en place que dans le cadre d'une condamnation.
Le DEPAR, pour dispositif électronique de protection antirapprochement, est déjà en place en Espagne. Un pays où il a fait ses preuves. En 2018, 47 femmes mortes ont été recensées dans ce pays de 46 millions d'habitants, soit 30 de moins qu'en 2008.
Pour l'instant du côté de la Chancellerie, on explique qu'une expérimentation de ce dispositif est "en cours d'expertise juridique et technique". Une expérimentation avait déjà été réalisée dans 3 départements en 2012 et 2013.