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Des policiers marseillais jugés pour une tentative de vol en service

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Les policiers s'étaient rendus dans un immeuble le 4 février 2017 vers 22h, car l'un d'eux avait appris qu'un des logements servait d'appartement nourrice pour des trafiquants de drogue.

Des peines allant de douze à dix-huit mois de prison ferme ont été requises, vendredi, contre trois policiers marseillais accusés d'avoir cambriolé un appartement, en tenue et sur leur temps de travail, dans l'espoir d'y trouver l'argent d'un trafic de stupéfiants.

Jugés pour "tentative de vol aggravé et association de malfaiteurs", les membres de cet équipage de Police secours nuit ont été depuis révoqués de la police.

Ils s'étaient rendus dans un immeuble le 4 février 2017 vers 22H00, car l'un d'eux avait appris qu'un des logements servait d'appartement nourrice pour des trafiquants de drogue. Selon le renseignement, un sac contenant de l'argent pouvait se trouver dans l'entrée.

Après s'être fait ouvrir la porte de l'immeuble par un voisin sous un faux prétexte, les trois policiers avaient enfoncé la porte de l'appartement et l'un d'eux avait sorti son arme. 

A l'intérieur, ils n'avaient pas trouvé l'argent escompté. "S'il y en avait eu, on l'aurait pris", a reconnu à l'audience l'un des prévenus, dans la police depuis 18 ans, et à l'époque sous le coup d'une procédure de surendettement.

Trois ans de prison dont dix-huit mois fermes requis contre le leader

"J'ai pété les plombs, alors que la police c'était toute ma vie", a-t-il regretté. L'adjoint de sécurité avait immédiatement avoué les faits. Mais les deux plus gradés avaient d'abord donné à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) une version selon laquelle, informés que 50 kalachnikovs présentes dans cet appartement allaient être déplacées le soir même, ils avaient cassé la porte pour faire venir leurs collègues et empêcher ainsi le transfert des armes. 

Le magistrat a requis des peines de trois ans de prison dont dix-huit mois fermes pour le leader ayant organisé cette expédition, de quinze mois fermes pour le brigadier qui a défoncé la porte et de douze mois fermes pour l'adjoint de sécurité. 

"Armés par l'Etat, équipés par la République, ils ont pris une heure de leur temps de travail pour aller faire un cambriolage", a relevé le procureur Marc Hellier. Il a déploré "un dévoiement inadmissible des missions de la police nationale et inconcevable pour le citoyen". Il a réclamé une peine complémentaire d'interdiction définitive d'exercer une fonction publique. 

Parlant unanimement d'un "naufrage", la défense a souligné qu'ils avaient déjà été lourdement sanctionnés par leur révocation. Me Chehid Selmi, défenseur du leader de ce trio, a souligné les aveux faits à l'audience mais aussi les états de service de son client, rappelant qu'il s'était fait tirer dessus. "Pardon, je suis désolé, si je pouvais revenir en arrière, je le ferais", a conclu celui-ci. Le jugement sera rendu le 14 septembre.

La rédaction avec AFP