Double meurtre dans les Cévennes: comment le suspect avait-il pu obtenir et détenir légalement des armes?

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La question de l'encadrement des armes à feu est au cœur de l'actualité depuis le double-meurtre dans une scierie de Plantiers dans les Cévennes. L'auteur, Valentin Marcone, avait l'autorisation de détenir des armes. Cette détention se veut pourtant très encadrée en France. Alors comment a-t-il pu obtenir ces armes légalement?
Premier élément: détenir des armes n'est pas formellement interdit dans le pays. Ce qui est interdit, c'est le port d'arme. C'est-à-dire, de se promener dans la rue, aller à son travail, avec une arme à feu sur soi. Seuls les policiers ou les agents de douane peuvent le faire et uniquement dans le cadre de leur travail.
En revanche, sous certaines conditions, on peut obtenir une autorisation dérogatoire de détention d'arme. On peut avoir des armes chez soi, gardées dans un coffre sécurisé à la maison. Peuvent notamment recevoir ce permis, ceux qui font du tir sportif en club. C'était le cas de Valentin Marcone.
Un licencié de tir sportif peut détenir des armes catégorisées en France parmi les plus dangereuses, d'un revolver à un certains type de fusils d'assaut. Pour cela, il faut déposer un dossier en préfecture. Le dossier comporte des pièces d'identité, une licence sportive, un avis favorable de la Fédération française de tir mais aussi un certificat médical de moins d'un mois, attestant de la bonne santé mental du demandeur.
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Le suivi en question
Des conditions que remplissaient donc l'auteur du double meurtre dans les Cévennes. Mais ça pose quand même question: n'y a-t-il pas de suivi des détenteurs d'armes? Et bien si sauf que ce suivi est très limité voire inexistant. Déjà, le certificat médical répond à un examen purement déclaratif. Il est délivré sur la foi de ce que dit le demandeur.
Il n'y a pas de contrôle auprès de l'entourage par exemple... Cet entourage n'est sondé que 5 ans plus tard, lorsqu'il faut renouveler ce permis de détention d'arme. Entre temps, ce sont les clubs de tir qui doivent assurer le suivi, au quotidien, des détenteurs d'arme.
Et l'on recense plus de 600 clubs en France, pour environ 140 licenciés en moyenne. Pas simple, donc de garder un œil sur tout le monde, et de percevoir un changement de personnalité entre le moment où le permis est délivré et celui où il est renouvelé.
Or, les autorités l'ont précisé encore dimanche: Valentin Marcone vivait dans la peur, son comportement avait changé mais c'était relativement récent.