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Police-Justice

Éclatements de pneus en France: Goodyear convoqué en vue d'une éventuelle mise en examen

Plusieurs accidents mortels ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête en 2016 (image d'illustration).

Plusieurs accidents mortels ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête en 2016 (image d'illustration). - Jean-Christophe Verhaegen

Après l'ouverture d'une enquête en 2016, notamment pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions, deux entités de Goodyear sont convoquées en vue d'une éventuelle mise en examen. La rencontre doit avoir lieu avec un juge d'instruction de Besançon le 13 mai.

Deux entités du géant américain du pneumatique Goodyear sont convoquées devant un juge d'instruction de Besançon le 13 mai "en vue d'une éventuelle mise en examen", dans le cadre d'une enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions à l'origine d'accidents mortels en France, a annoncé jeudi le procureur de Besançon.

L'enquête porte aussi sur les chefs de "tromperie sur les qualités substantielles d'une marchandise" et "pratiques commerciales trompeuses", a précisé le procureur Étienne Manteaux, ce qui fait encourir à Goodyear une amende pouvant aller jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires.

Il est reproché au géant américain d'avoir eu connaissance d'un défaut de fabrication sur ses pneumatiques mais de ne pas en avoir averti ses clients.

Des accidents qui auraient "peut-être" pu être évités

Selon le magistrat, qui évoque une pratique "systémique de dissimulation", les accidents auraient "peut-être" pu être évités si l'entreprise avait enclenché un programme de rappel des pneus défectueux.

Le juge d'instruction "a convoqué deux personnes morales", a détaillé Étienne Manteaux: la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, et la SAS Goodyear Opérations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg.

Le juge interrogera leurs représentants légaux "pour déterminer s'il y a lieu de les mettre en examen ou pas" sur ces trois chefs, a-t-il ajouté.

Trois dossiers de collisions mortelles

L'enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Sophie Rollet, veuve d'un chauffeur routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l'autoroute A36 dans le Doubs.

Un juge d'instruction de Besançon enquête depuis sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear, et qui ont fait quatre morts au total.

AB avec AFP