RMC
Police-Justice

Emeutes: les policiers traquent les revendeurs de mortiers d'artifice sur les réseaux sociaux

placeholder video
Régulièrement utilisés comme armes contre les forces de l'ordre, les mortiers d'artifice sont dans le viseur de la police. 900 kilos d'engins pyrotechniques non déclarés ont été confisqués en deux jours en Île-de-France.

Les mortiers d'artifice sont dans le viseur de la police. Au cours des dernières 48 heures, près de 900 kilogrammes d'engins pyrotechniques ont été saisis en Île-de-France.

Utilisés lors des émeutes nocturnes de la semaine dernière, ces types de feux d'artifice, en vente libre, sont détournés de leur usage festif pour en faire des armes contre les forces de l'ordre. Et à l'approche du 14 juillet, les mesures sont renforcées et la chasse au mortier continue. Les arrêtés préfectoraux tombent un par un pour interdire la vente, le transport, et même la détention d'artifices. Mais les mortiers d'artifice continuent de circuler.

La faute aux vendeurs sauvages, ces marchands qui ne sont pas des professionnels et qui ne possèdent pas le certificat d'artificier. Ils se fournissent à l'étranger, surtout dans les pays de l'Est, comme la Pologne.

Là-bas, la législation est différente. Les artifices sont plus gros que ceux qu'on trouve en France et il n'y a pas de limite d'âge. Les revendeurs se font livrer par internet, avec des colis. Ils proposent ensuite leur cargaison, sur les réseaux sociaux.

500 kg de mortiers détruits à Aubervilliers

C'est comme ça que les policiers ont pu mettre la main sur les 400 kg de mortiers d'artifice, saisis mardi soir à Paris, comme le raconte Rudy Manna, porte-parole national du syndicat Alliance Police.

“Ça a permis de faire une interpellation sous le prétexte d’un faux rendez-vous et d’un faux achat. Donc ça a plutôt très bien marché. Ça nous permet de sortir du réseau un certain nombre de mortiers d’artifices, mais je pense qu’il y en aura encore de nombreuses centaines de kilos en France dans les prochains jours”, indique-t-il.

Mercredi soir, à Aubervilliers ce sont près de 500 kilos d'engins pyrotechniques non déclarés qui ont été confisqués dans un magasin d'artifice, avant d'être détruits. La préfecture du Nord a annoncé mardi avoir renforcé les contrôles sur les routes transfrontalières avec la Belgique pour éviter l'approvisionnement des émeutiers en mortiers d'artifice.

Cassandre Braud avec Guillaume Descours