Après les émeutes, le Sénat veut en finir avec la vente illégale de mortiers d'artifice

Un milliard d'euros. C’est ce qu'ont coûté les émeutes de juin dernier, à la suite de la mort de Nahel, selon le dernier rapport de la Commission des Lois du Sénat. Un rapport qui était très attendu. Et qui contient 25 propositions faites au gouvernement par les sénateurs pour "tirer des leçons" des émeutes. Ils espèrent les voir reprises par le gouvernement.
Parmi ces prérogatives, les sénateurs veulent en finir avec l'utilisation détournée et la vente illégale des mortiers d'artifice. Aujourd'hui la vente de ces mortiers d'artifices est très encadrée, certains sont même réservés aux professionnels.
Et pourtant, “le commissariat de Champigny-sur-Marne, qui est assez souvent attaqué, c’est à coups de mortier. Dans les manifestations, il y a du mortier…”, indique Loïc Walder, délégué national UNSA-Police. Des mortiers achetés généralement en ligne sur le marché parallèle.
“Telegram, Snapchat ou autres, les personnes arrivent assez facilement à s’en procurer aujourd’hui”, pointe le policier.
Un système de traçabilité
Alors pour endiguer le phénomène, les sénateurs veulent que l'acquisition d'un mortier soit conditionnée par le passage physique chez le vendeur. S'ajouterait à ça un système de traçabilité.
“Le type qui vend des artifices devra déclarer d’une part à qui il a acheté ces artifices”, et d'autre part à qui il les vend. Une solution efficace selon Bernard Deom, président du syndicat de la pyrotechnie.
“Ça sera informatisé donc le logiciel contrôlera toutes les déclarations. S’il y a une incohérence, il communiquera aux forces de l’ordre où ça ne va pas bien. Je pense que là les gens qui vendent des artifices vont prendre beaucoup de précautions. Ils seront sur la corde raide”, pointe-t-il.
Enfin, toute transaction suspecte doit être déclarée sans quoi le vendeur s'exposerait à une amende allant jusqu'à 1500 euros.
Des initiatives qui séduisent Raphaël Cognet le maire de Mantes-la-Jolie dont la commune avait été durement touchée par les émeutes l'été dernier: "Il faut des mesures d'urgence pour faire revenir le calme, car ceux qui en payent le prix le plus important, ce sont les habitants des quartiers", assure-t-il ce jeudi sur RMC et RMC Story.
"L'interdiction de vendre des mortiers est une bonne mesure, comme couper les réseaux sociaux. Mais il faut absolument des mesures de plus long terme", ajoute l'élu.