Évasion de Redoine Faïd: face aux assaillants, les surveillants ne disposaient "que d'un simple sifflet"
En écoutant Martial Delabroye, secrétaire FO pénitentiaire de la prison de Réau, invité ce lundi de Bourdin Direct, on comprend mieux comment le braqueur multirécidiviste Redoine Faïd a pu s'évader la veille de prison à bord d'un hélicoptère qui s'est posé dans une cour de l'établissement.
Il a ainsi confirmé qu'il n'y avait pas de filets anti-intrusions, et a expliqué que "les miradors n'ont pas de vue sur la zone" où l'hélicoptère s'est posé. Surtout, alors que trois hommes armés de kalachnikovs et de fumigènes sont descendus de l'hélicoptère pour se diriger vers la zone des parloirs, les surveillants n'étaient pas en capacité de riposter.
"Face à ça nous avions sur nous un simple sifflet pour alerter nos collègues, et un téléphone Motorola pour donner l'alerte", regrette Martial Delabroye. "Plusieurs surveillants ont assisté à la scène. Quand l'hélicoptère s'est posé, des surveillants sortaient et allaient en pose. Les collègues qui ont vu les individus armés les ont appelés pour qu'ils se mettent à l'abri", raconte-t-il.
"Nous avions un simple sifflet"
"Nous n'avons rien soupçonné", explique le surveillant pénitentiaire. Qui ajoute toutefois: "On avait déjà souligné des survols de drones et l'enquête dira s'ils sont liés à cette évasion. Et des surveillants m'ont avisé avoir fait des écrits indiquant que la famille observait bien ce qu'il se passait en venant au parloir. Pour venir au parloir, la famille passe par cette cour d'honneur."
Redoine Faïd a d'ailleurs pu être informé auparavant de cette opération visant à le faire sortir de la prison de Réau. "Les visites qu'il avait sur l'établissement c'était de la famille, essentiellement son frère. Et il avait des conversations téléphoniques. Ces conversations sont enregistrées, donc toutes les conversations sont en train d'être extraites".