Évasion de Redoine Faïd: le pilote d'hélicoptère raconte sa prise en otage

Alors que la traque se poursuit pour retrouver le braqueur multirécidiviste évadé de prison dimanche, le pilote de l'hélicoptère pris en otage par le commando complice s'est confié à des proches. Voici ce qu'il leur a raconté.

La traque de Redoine Faïd entre dans la "phase 2" selon la police judiciaire. Après les premiers jours de cavale et les nombreux éléments à exploiter à chaud, une centaine d'enquêteurs de la PJ cherchent maintenant à plein temps pour retrouver Redoine Faïd et ses complices. Un commando de 4 ou 5 personnes, des fidèles du braqueur, sont recherchés mais pas encore identifiés.

Le pilote de l'hélicoptère pris en otage, s'est lui confié ce mardi à certains proches et en a dit plus sur la façon dont il a été traité par le commando. Il s'est notamment confié chez nos confrères de RTL. Il raconte un début de vol assez violent à plusieurs étapes, dimanche matin, avec deux hommes, "un père et son fils" explique-t-il, qui arrivent sur un aérodrome de Lognes, en Seine-et-Marne, pour un baptême de l'air qu'ils ont réservé quinze jours plus tôt.

Ils exigent de prendre l'Alouette. Le pilote refuse: l'engin, ancien, n'a pas d'essence pour effectuer un vol. L'ambiance se tend aussitôt et l'homme se voit maltraiter physiquement, avant de recevoir des menaces sur sa famille.

Après un arrêt, puis un second, juste après avoir récupéré un des complices du commando dans un champ, le pilote ne parvient pas à faire redécoller l'appareil. Il reçoit alors des coups de crosse sur la tête. A ce moment-là, le pilote a peur pour sa vie mais il réussit finalement à décoller direction la prison.

Il tente de s'interposer, en vain

Il reste alors en stationnaire au-dessus de la cour d'honneur de la prison pendant plusieurs minutes. Lorsqu'arrive Redoine Faïd l'ambiance change dans le cockpit. Le braqueur multirécidiviste se montre sympathique avec lui. Il comprend alors que l'homme ne lui veut pas de mal.

Le pilote tentera en vain de s'interposer au moment où Redoine Faïd brûle la cabine de l'hélicoptère. Aujourd'hui cet homme d'une soixantaine d'années va bien physiquement mais est toujours très choqué.

Il n'a qu'une seule obsession, remettre en état cet appareil historique qui date de 1956 et qui lui tient à cœur.

P. G. avec Aurélia Manoli