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Bétharram "devient une affaire d'Etat" selon Léaument, qui plaide pour un "Metoo des violences pédocriminelles"

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Interrogé sur la position de LFI à propos de l'affaire Bétharram et la réclamation de la démission de François Bayrou, Antoine Léaument assure ce mercredi sur RMC que "ce n'est pas une affaire de gauche ou de droite mais de morale". Le député insoumis de l'Essonne plaide notamment pour un "Metoo sur les violences pédocriminelles".

L'affaire des violences physiques, agressions sexuelles et viols sur mineurs au sien de l'Institution Notre-Dame de Bétharram continue de secouer la classe politique. Mis en cause par Mediapart pour sa supposée connaissance des faits, il y a près de 30 ans, le Premier ministre François Bayou qui martèle qu'il ne "savait rien" est désormais sous la pression de la gauche et notamment de LFI qui réclame sa démission.

Le député de l'Essonne Antoine Léaument affirme ce mercredi sur RMC que "ce n'est pas une affaire politique, c'est une affaire qui concerne les victimes". Cependant, elle "devient une affaire d'État car François Bayrou a menti à deux reprises devant l'Assemblée nationale", selon l'Insoumis, invité des Grandes Gueules.

L'élu fait ainsi mention des révélations de Mediapart la semaine dernière, avec documents et témoignages étayant une supposée connaissance des faits de François Bayrou dans les années 90, alors que celui-ci occupait le poste de ministre de l'Education nationale et président du Conseil général du département des Pyrénées-Atlantiques. Interpellé dans l'hémicycle par le député Paul Vannier, le Premier ministre et actuel maire de Pau avait nié, "récusant des polémiques artificielles à ce sujet". Il a depuis mis en cause, le gouvernement Jospin et notamment Elisabeth Guigou, ministre de la Justice en 1998.

Affaire Bétharram : François Bayrou se défausse-t-il ? - 19/02
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"Ce n'est pas une affaire de gauche ou de droite, c'est une affaire de morale"

La réponse de François Bayrou "est lunaire", s'indigne Antoine Léaument. "Révélations après révélations, on comprend que cette institution est connue dans le secteur, à minimum pour sa violence sur les enfants", poursuit-il. "Ce n'est pas une affaire de gauche ou de droite, c'est une affaire de morale, surtout lorsqu'un Premier ministre ment sur un sujet aussi grave que des violences pédocriminelles."

Si LFI réclame la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'affaier Bétharram et la démission du Premier ministre, celle-ci n'est pas le véritable coeur du sujet, selon Antoine Léaument. "Bayrou, je m'en fous, il fait la politique de Macron, il continue à utiliser la Ve République. Ce qui compte, c'est que cette question des violences pédocriminelles devienne un sujet de société, un sujet majeur", martèle-t-il, appelant à un "Metoo sur les violences pédocriminelles".

"Il faut que lumière soit faite sur ce sujet. Ce n'est pas une question de politiser, on reçoit beaucoup de messages de gens qui nous disent 'Ne lâchez pas'. Si LFI n'avait pas posé la question, j'ai l'impression que cette histoire serait passée comme ça", juge l'élu.

La Ciivise demande un audit global

À noter que la Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a demandé mercredi un audit global sur les dispositifs d'alerte existants dans les établissements accueillant des enfants après les révélations sur l'établissement scolaire à Bétharram.

Léo Manson