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Affaire Mila: "Plus nombreux on sera à l'ouvrir, plus on sera puissants face à la menace", témoigne la jeune fille

A la sortie du procès de ses harceleurs jeudi, la jeune Mila a pris la parole devant les médias.

Premier jour du procès de Mila jeudi. Mila, c'est cette adolescente qui depuis qu’elle a tenu des propos chocs contre l'islam sur les réseaux sociaux est menacée de mort avec véhémence. 13 personnes, de 18 à 30 ans sont renvoyés devant le tribunal de Paris pour harcèlement et menace de mort à l’encontre de la jeune fille.

La séance de jeudi était consacrée à la présentation des prévenus et à des questions de procédure. L’audience a finalement été reportée au 21 juin le temps d'examiner des questions prioritaires de constitutionnalité. 

A l'issue de l'audience, Mila a pris la parole devant les médias, pour exprimer son besoin de justice. La salle d’audience était pleine, le public était venu nombreux, mais Mila était à l’aise.

"Il est temps de le dire: la peur change de camp"

Elle a jeté de nombreux regards dans la salle et fixait plus particulièrement les 13 prévenus. Et c’est avec la même aisance que la jeune femme est sortie pour s’adresser aux caméras.

"Tout ce que je veux dire c'est qu'il n'y a plus d'anonymat. A partir du moment où on commet un crime sur internet on peut être recherché, on peut être retrouvé et jugé devant un tribunal. Il est temps de le dire: la peur change de camp.
Plus nombreux on sera à l'ouvrir, plus on sera forts, plus on sera puissants face à la menace et au harcèlement qui ne fera qu'empirer si on continue à se soumettre."

Derrière Mila, son avocat Richard Malka l’écoute et la fixe d’un regard approbateur. Lui espère que c’est toute la société qui tirera une leçon de ce procès.

"On a le droit dans notre pays de critiquer les religions, c'est comme ça depuis des siècles. On a le droit, c'est notre loi commune. Il faudrait l'enseigner, et on n'en serait pas là aujourd'hui. Si on ne le fait pas, il y aura bien d'autres Mila."

Les treize prévenus encourent deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende pour le harcèlement en ligne, trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour les menaces de mort.

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Maxime Brandstaetter (avec J.A.)