Amende pour l'auteur de menaces contre le proviseur du lycée Ravel: "Nous sommes consternés"

Neuf mois après les menaces de mort publiées sur les réseaux sociaux contre le proviseur du lycée Maurice Ravel de Paris, l’un des trois mis en cause pour ces menaces, le harceleur principal, a été condamné par la justice à payer une simple amende.
Le 28 février, le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il avait demandé de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement. Après cet épisode, il a été victime d'une vague de harcèlement sur les réseaux sociaux.
Une décision de la justice qui remplit d’amertume les parties civiles. Le parquet avait requis un an d’emprisonnement avec sursis. Finalement, le prévenu est condamné à une amende de 600 euros et un stage de citoyenneté de 5 jours. En février dernier, sur Twitter, l’homme de 27 ans écrivait: “Il faut le brûler vif ce chien”. Un message visant le proviseur du lycée Maurice Ravel. Pour l’avocat de la victime, Me Francis Lec, cette condamnation est incompréhensible.
“C’est d’abord une vive déception par rapport à la réponse judiciaire apportée à des menaces de mort qui sont perpétrées contre des enseignants. Il y a le sentiment que le monde enseignant n’est pas compris, que la justice ne mesure pas l’ampleur des risques qui sont encourus par ceux qui doivent faire respecter la loi. Au-delà de déplorer, nous sommes consternés par cette décision qui touche le monde enseignant”, déplore-t-il.
Le parquet de Paris dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel.
"Un coup porté à l'Education nationale", selon la ministre
La ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet a estimé ce mardi que la condamnation à une simple amende pour l'auteur des menaces de mort contre le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel était "un coup porté à l'Éducation nationale".
"À chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un chef d'établissement est menacé, c'est la République qui vacille. Moi, je ne l'accepte pas", a dit la ministre sur Europe 1 et Cnews. "Je ne peux pas, évidemment, vous l'entendez, avoir un point de vue sur cette décision de justice. Mais en revanche, je le dis, c'est un coup porté à l'Éducation nationale", a-t-elle estimé.
La ministre a assuré que "dès qu'il y a une menace, la protection fonctionnelle est mise en œuvre, mais pas seulement". "À chaque fois que c'est nécessaire, la protection policière est mise en œuvre", a-t-elle dit. "Il y a également des équipes qu'on appelle des équipes mobiles de sécurité, parce que quand dans un établissement il y a des enjeux de sécurité immédiatement, ces équipes peuvent venir pour rétablir l'ordre dans un établissement", a poursuivi Anne Genetet.
"Nous travaillons à pouvoir faire modifier et évoluer la loi pour que, enfin, l'institution puisse aussi porter plainte aux côtés de ses agents", a-t-elle aussi déclaré. Elle a par ailleurs dit réfléchir au déploiement de "médiateurs" dans les écoles pour accompagner les directeurs et directrices "dans la gestion de leurs élèves, notamment des présences, des absences et des comportements".