Attaque au couteau à la préfecture de police: pourquoi le parquet anti-terroriste s'est saisi de l'enquête ?

Les enquêteurs se penchent sur des SMS échangés peu de temps avant l'attaque entre le suspect et sa femme, évoquant l'imminence du passage à l'acte.

Un tournant dans l’enquête. Vendredi soir, le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’enquête après l’attaque au couteau de la préfecture de Police de Paris jeudi, dans laquelle quatre personnes ont été tuées.

L'enquête, jusqu’ici diligentée par le parquet de Paris, a été reprise sous les qualifications d'"assassinat et tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Le couteau aurait été acheté le jour-même

L'exploitation du téléphone portable du suspect a permis de fournir plusieurs pistes aux enquêteurs. Ils ont ainsi découvert que jeudi matin, peu de temps avant l'attaque, l'informaticien avait échangé plusieurs SMS avec sa femme, suggérant un passage à l'acte imminent. Le jour-même l'homme aurait également acheté un long couteau de cuisine en céramique accréditant l'hypothèse d'un acte prémédité.

Enfin selon BFMTV, l'informaticien se serait converti à l'Islam dès 2008. Il aurait légitimé les attentats de 2015 et entretenait des liens avec des personnes appartenant à la mouvance salafiste.

Le suspect âgé de 45 ans était malentendant et travaillait depuis plus de vingt ans comme fonctionnaire administratif de catégorie C au sein de la préfecture de police de Paris, où il occupait un poste d'informaticien. Selon le ministère de l'intérieur, il n'avait jamais fait preuve d'un quelconque mauvais comportement au sein de l'institution. 

Margaux Bourdin et Jean-Baptiste Bourgeon (avec Guillaume Dussourt)