Braquage spectaculaire à Grenoble: les habitants sidérés, "ça devient vraiment flippant"

Plusieurs suspects sont toujours recherchés après l'attaque impressionnante d'un fourgon blindé, ce jeudi à Grenoble. En milieu de matinée, des véhicules ont bloqué la route du convoi avant que les assaillants n'ouvrent le feu avec des armes de guerre. A l'intérieur, les trois convoyeurs ont riposté et ont réussi à s'enfuir avec leur fourgon et leur chargement. Ils n'ont pas été blessés. Par contre, trois automobilistes ont été légèrement blessés dans des accidents de la route provoqués par cette attaque.
Sur place, c'est la sidération après ce déchaînement de violence en plein centre-ville. "Ils sont sortis des camions cagoulés et ils ont tiré sur le fourgon qui a reculé, puis le fourgon a riposté...", racontent Virginie et Tom, qui n’en reviennent toujours pas. Ils ont assisté à la scène depuis leur bureau.
"La pizzeria a pris un impact de balle"
Amandine était dans son restaurant quand les premiers coups de feu ont retenti. Deux heures après les faits, ses mains tremblaient encore.
"La pizzeria a pris un impact de balle dans sa vitrine, ça aurait pu toucher n'importe qui... Ça fait très peur", témoigne-t-elle.
Elle est d’autant plus surprise que ce quartier, très commerçant, n’est pas réputé pour sa dangerosité.
"Ça devient vraiment flippant parce qu'on se dit qu'à cette heure-ci, dans ce quartier, il peut se passer ça...", s'inquiète Amandine.
Un braquage raté
Les convoyeurs, employés de la société Loomis, ont réussi à s’échapper et à se mettre à l’abri dans une gendarmerie. "Ils ont eu beaucoup de sang froid et beaucoup de courage", salue Stéphane Nicolas, convoyeur de fond chez Loomis à Grenoble et élu Force ouvrière.
"Je suis heureux pour eux car ils ont réussi à sortir de ce guet-appens. Ils ont été à l'hôpital en observation mais ils sont choqués, c'est normal", témoigne-t-il.
Un braquage loupé: les 7 millions d’euros dans le camion n’ont pas pu être dérobés. Les assaillants, eux, sont toujours activement recherchés.
"C'est devenu un truc de fou à Grenoble"
Une spirale de violence installée depuis longtemps dans cette ville, comme peut en témoigner Julien, sapeur pompier à Grenoble.
"Ça va peut-être vous choquer, mais nous, on n'est même plus étonnés. Grenoble, on appelle ça Chica-Gre", lance-t-il dans Les Grandes Gueules sur RMC.
"J'ai fait la Seine-Saint-Denis, Paris, Nancy... Je vois monter la violence depuis 1998, c'est devenu un truc de fou. Les coups de couteau, c'est toutes les semaines", témoigne-t-il, illustrant qu'il utilise au quotidien la formation théorique qu'il a reçue pour gérer les situations de type Bataclan.