"C'était la panique, tout le monde criait": après la fusillade dans le Gard, des jeunes témoignent

Deux personnes ont été tuées par balles et deux autres blessées grièvement dans la nuit de samedi à dimanche devant la terrasse d'un café à Pont-Saint-Esprit (Gard) par un groupe de personnes cagoulées ayant pris la fuite.
Un groupe d'individus "cagoulés"
"Les deux personnes décédées étaient âgées de 24 et 25 ans. L'une d'elles était connue de la justice pour des faits d'infraction à la législation sur les stupéfiants et de proxénétisme. La seconde était inconnue des services de la justice", a expliqué dans un communiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.
Cette "fusillade" s'est déroulée "aux alentours de 2 heures du matin" devant "la terrasse d'un café fermé" de Pont-Saint-Esprit, une ville située à une soixantaine de kilomètres au nord de Nîmes, a ajouté Cécile Gensac.
"Les tirs provenaient d'un groupe d'individus cagoulés, ayant fait feu directement sur les personnes présentes" avant de repartir "à bord d'un véhicule", a détaillé la procureure.
Les pompiers ont indiqué avoir transporté les deux personnes blessées au centre hospitalier de Nîmes. Les investigations "ont été confiées à la brigade des recherches de Bagnols-sur-Cèze, relevant du groupement de gendarmerie du Gard", a affirmé la magistrate.
"C’est un petit village tranquille ici normalement"
Au micro de RMC, un groupe de trois jeunes hommes ont témoigné de leur stupeur.
“On regardait un match de boxe dans un bar à chicha, et d’un coup, on a entendu des coups de feu. C'était la panique, tout le monde courait dans tous les sens et criait. On est allés voir, on a vu des gens par terre”, raconte l’un d’entre eux.
“On est arrivés, on a entendu des coups de feu, ça ne faisait que tirer. On a commencé à crier. Il y a un mec qui était mort par terre. Il avait des balles sur le torse, un autre qui avait une balle dans la tête et après un autre qui criait par terre était blessé. Il disait 'aidez-moi'. C'est un petit village qui est tranquille de base", poursuit un de ses amis.
“C’est choquant, car ça n’arrive pas tous les jours, c’est un petit village tranquille ici normalement. Donc ça nous choque et ça nous traumatise”.
Ces mêmes témoins pensent qu’il s’agit d’un règlement de compte. Malgré le choc, ils tentent de dédramatiser.
“Nos parents ne veulent plus trop qu’on sorte, c’est compréhensible. Mais bon, ce genre de chose peut arriver n’importe où. En Palestine, il y a des petits qui se font tirer dessus tous les jours, donc il faut relativiser”.
Marie non plus n'ose plus sortir. Elle a tout vu de sa fenêtre qui donne sur la terrasse où la fusillade s'est produite. "J'ai tout de suite entendu que c'était vraiment grave. De voir ça chez nous, c'est très dur", témoigne la jeune femme.
C'est la première fois que les habitants sont confrontés à une fusillade mortelle, même si depuis plusieurs années, la ville est minée par le trafic de drogue. David, commerçant du quartier, dit perdre en moyenne 20% de son chiffre d'affaires à cause de l'insécurité. "Ça deal de partout et tous ceux qui habitent Pont et qui l'ont connu avant et qui le voient maintenant, ils sont plus en sécurité", déplore ce commerçant.
"Les enfants ne sortent plus, ça devient inquiétant", avoue David.
La gendarmerie et la mairie doivent se réunir ce mardi pour mettre en place des mesures exceptionnelles.