Chat en ligne Coco.gg: "Du dark net dans le white net", dénonce une avocate qui réclame sa fermeture

Les drames se multiplient avec pour base commune le site de discussion en ligne coco.gg. Invitée de RMC, l'avocate Caty Richard, qui défend la famille d'une victime agressée mortellement après une rencontre via ce chat, dénonce un "grand n'importe quoi".

Un site de discussions en ligne est au coeur de plusieurs affaires judiciaires ces dernières semaines. Onze hommes âgés de 25 à 60 ans sont jugés ce jeudi 25 avril à Valenciennes pour avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans qu'ils rencontraient via le site controversé coco.gg. Cinq sont poursuivis pour "recours à la prostitution d'un mineur", et six pour "atteinte sexuelle sur mineur". Ils sont, en outre, tous soupçonnés de "sollicitation" et "détention de l'image d'un mineur à caractère pornographique".

Autre affaire liée à coco.gg, la mort de Philippe à Grande-Synthe. L'un des deux mineurs placés en garde à vue après l'agression mortelle de cet homme de 22 ans près de Dunkerque a reconnu l'organisation d'un "guet-apens" via ce site de rencontre.

"C'est du grand n'importe quoi"

Un site également à l'origine de la mort de Michel, qui s'est fait piéger chez lui par un homme qui l'a assassiné, sur fond de soupçons de "traque" aux homosexuels. L'avocate de la famille de cet homme ne comprend pas pourquoi ce site de chat en ligne est encore ouvert aujourd'hui.

"Le problème, c'est qu’on piège sur Coco des gens qui sont là de bonne foi", regrette sur RMC Me Caty Richard, avocate spécialiste en droit pénal, rappelant qu'il y a pas de filtre et pas de modérateurs sur ce site.

"Coco, c'est du dark net dans le white net. Du dark net facile d'accès", résume-t-elle.

"C'est du grand n'importe quoi", poursuit l'avocate. "Il faudrait quelqu'un pour regarder ce qui s'y passe", réclame-t-elle, jugeant que Coco est un "facilitateur d'infractions" et pas que pour des rencontres: vente d'armes, de drogue...

Elle regrette que ce ne soit pour l'instant que les médias qui dénoncent ce problème et pas la justice. "Il faudrait déposer plainte contre le site pour complicité", plaide-t-elle, pour faire avancer les choses.

Le parti-pris : Site de rencontres Coco, "repaire de prédateurs" ? - 25/04

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Car le site Coco se dédouane de toute responsabilité. Hébergé sur l’île britannique de Guernesey, il est détenu par une société immatriculée en Bulgarie, et assume n’avoir aucune modération: "Le site coco.gg n’est tenu à aucune obligation légale de surveillance du contenu stocké et/ou transmis via le site", est-il écrit dans son règlement

"Le site coco.gg décline toute responsabilité concernant les rencontres réelles entre les utilisateurs du chat qui sont des initiatives privées."

En attendant, les drames se multiplient et les portes du salon de chat restent grandes ouvertes...

J.A.