RMC
Faits divers

Condamnations après PSG-Inter: "L'exemplarité ne marche pas, le sursis si", assure une ex-magistrate

placeholder video
Les premières condamnations de casseurs arrêtés en marge de PSG-Inter sont tombées. Des condamnations à du sursis qui déçoivent à droite à commencer par le ministre de la Justice. Mais Evelyne Sire-Marin, ancienne présidente du syndicat national de la magistrature, assure sur RMC que l'exemplarité ne marche pas, mais que le sursis est efficace.

Les comparutions immédiates des casseurs en marge des célébrations du sacre du PSG en Ligue des champions doivent se poursuivre ce mardi. La veille, seules des peines avec sursis sans travaux d'intérêt général contre des jeunes aux casiers judiciaires vierges, ont été prononcées au tribunal de Paris.

Des peines qui ont indigné à droite, le ministre de la Justice Gérald Darmanin les jugeant "pas à la hauteur" assurant vouloir "faire évoluer radicalement la loi" pour que les magistrats puissent disposer d'une échelle de peine ferme, simple et selon lui adaptée à la délinquance aujourd'hui.

"Pour des personnes qui n'ont jamais été condamnées, le sursis fonctionne parce que dans 50% des cas, il n'y a pas de récidive", explique ce mardi sur RMC et RMC Story Evelyne Sire-Marin, ancienne présidente du syndicat national de la magistrature. "C'est extrêmement grave, mais dans les condamnations prononcées, il n'y a pas de faits qui ont entraîné de violences graves", ajoute-t-elle.

"Est-ce qu'il ne valait mieux pas qu'il reste en CDI et en liberté?"

Quid alors des TIG qui ne sont pas prononcés? C'est le cas d'Aurélien, interpellé après avoir tiré avec un mortier d'artifice acheté sur Snapchat, en direction des forces de l'ordre. Au tribunal lundi, le procureur a requis 140 heures de TIG, du sursis et 500 euros d'amende, avant que les TIG ne soient pas retenus dans sa peine.

Violences, casseurs : notre justice est-elle encore adaptée ? - 03/06
Violences, casseurs : notre justice est-elle encore adaptée ? - 03/06
32:01

"Il est en CDI, est-ce qu'il ne valait mieux pas qu'il reste en CDI et en liberté et qu'il ne recommence pas?", insiste la magistrate sur le plateau des Grandes Gueules. "Il y a déjà 80.000 personnes en prison, 3 détenus pour 11m², on ne peut pas mettre 150.000 personnes en prison", ajoute Evelyne Sire-Marin. "Vous ne pouvez pas mettre tout le monde en prison parce que c'est criminogène".

"Que les autres aillent en prison, ça ne change rien"

"Il y a des peines peut-être exemplaires qu'il faut donner pour envoyer un message à la société et éviter que certains recommencent derrière", estime de son côté Olivier Truchot.

"L'exemplarité, ça ne marche absolument pas dans ce genre de circonstances. Que les autres aillent en prison ça ne change rien parce que ces violences se passent dans un cadre d'alcoolisation et d'énervement, ils ne pensent pas à ce qu'ils risquent", insiste Evelyne Sire-Marin.

De nouvelles comparutions immédiates sont prévues ce mardi après la première vague de la veille. Au total, en deux nuits, 642 personnes ont été interpellées un peu partout en France.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC