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Violences après le sacre du PSG: Gérald Darmanin juge les premières peines "pas à la hauteur"

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Les premières peines sont tombées après les émeutes qui ont émaillé les célébrations de la victoire du PSG en finale de Ligue des champions. Des peines de prison avec sursis jugées beaucoup trop clémentes par le ministre de la Justice Gérald Darmanin qui veut faire évoluer la loi.

Des peines jugées trop clémentes à droite. Après le sacre du PSG en finale de Ligue des champions et les débordements qui ont eu lieu en marge des célébrations, les premières comparutions immédiates n'ont pas entraîné de peines de prison ferme, au grand dam du ministre de la Justice Gérald Darmanin.

Dans le box du tribunal ce lundi, Aurélien, 20 ans, jeune cariste parfaitement inséré dans la société qui comparaissait pour avoir tiré avec un mortier d’artifice sur les forces de l’ordre le soir du match, est apparu très mal à l’aise, répétant des excuses sans cesse. Avec son maillot du PSG sur les épaules il a avoué craindre la réaction de ses parents tel un gamin qui comprend sa bêtise.

Dans le box, son voisin Brahim était lui aussi inconnu de la justice jusque-là. Il a également admis à son tour les tirs de mortier. Tous deux ont été condamnés à de la prison avec sursis, la présidente du tribunal prône finalement la seconde chance pour ceux qui disent avoir été dépassé par la fête et l’excitation.

Des peines trop légères pour le ministre de la Justice Gérald Darmanin qui a estimé ce mardi que ces peines n'étaient "pas à la hauteur de la violence que connaît notre pays". Le garde des Sceaux veut "faire évoluer radicalement la loi" pour que les magistrats puissent disposer d'une échelle de peine ferme, simple et selon lui adaptée à la délinquance aujourd'hui.

"Je suis furieuse"

Gérald Darmanin met en avant plusieurs pistes: supprimer les aménagements de peine, supprimer le sursis, et mettre en place les peines planchers. Avec par exemple trois mois de prison ferme minimum pour toute agression envers un représentant de l'Etat ou encore une amende très élevée pour toute destruction.

Les peines planchers ont déjà existé en France pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le retour d'une telle mesure doit passer par une loi, votée au Parlement, mais à ce stade aucun texte sur le sujet n'est prévu dans les prochaines semaines à l'Assemblée.

Le journal de 8h - 03/06
Le journal de 8h - 03/06
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La maire du 8e "furieuse"

"Je suis furieuse", fulmine Jeanne D'Hautesserre, maire LR du 8e arrondissement de Paris où se trouve les Champs-Elysées. "Ça veut dire qu'ils vont recommencer. Il y a cette impunité constante qui va inciter ces délinquants à recommencer. Comment voulez-vous que la société fonctionne si on leur dit 'faites ce que vous voulez, cassez la société, les commerçants'. Il faut impérativement qu'ils soient punis", ajoute-t-elle.

Cinq autres condamnations dont une seule à de la prison ferme ont été prononcées à Orléans et à Nantes notamment pour le pillage d'un magasin et la dégradation d'un bus.

Romain Cluzel avec Pierre Bourgès et Guillaume Dussourt