Découverte du corps d'Agathe, disparue depuis le 10 avril: "Certaines causes ont pu être éliminées"

Les enquêteurs cherchent à déterminer les causes de la mort d'Agathe, 28 ans, disparue le 10 avril dernier alors qu'elle était partie faire un footing. Son corps a été retrouvé de dimanche près d'un mois après sa disparition. Suicide ou meurtre, les raisons de son décès restent pour l'instant inconnues même si certaines causes ont déjà pu être écartées explique un spécialiste sur RMC.

On était sans nouvelle de la joggeuse depuis près d'un mois. Le corps d'Agathe, 28 ans, disparue le 10 avril dernier alors qu'elle était partie faire son footing à Vivonne dans la Vienne, a été retrouvé dimanche par un promeneur. Son cadavre a été découvert "dans un sous-bois en périphérie des zones de recherches" indique le procureur de la République de Poitiers.

Une autopsie a été réalisée, mais elle n'a pas permis de déterminer les causes du décès. Des analyses complémentaires sont en cours pour établir les causes de la mort d'Agathe. Pour l'instant, on ne sait pas si le corps comporte des marques de violence, ni dans quelles conditions il se trouvait lors de sa découverte.

"Certaines causes ont été très certainement éliminées par le médecin légiste", explique ce mardi sur RMC et RMC Story, François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, auteur de "Police technique et scientifique: le choc du futur".

Un étranglement écarté?

Une radio et un scanner du corps ont ainsi normalement été effectués "et toute atteinte sur les os, un coup à la tête ou un fracas osseux aurait pu être déterminée", ce qui n'aurait pas été le cas sur le corps d'Agathe, laissant planer le doute quant aux causes de sa mort.

Si les enquêteurs ont assuré ne pas connaître pour l'instant les causes de la mort, c'est que "l'os du cou n'aurait pas été cassé". En conséquence, Agathe n'aurait "pas été étranglée et certaines causes ont pu être éliminées".

Concernant les tissus mous, la décomposition naturelle du corps empêche "à ce stade", de savoir si un coup violent a pu entraîner une hémorragie interne.

Un autre point rend l'enquête compliquée mais pourrait expliquer les causes de la mort d'Agathe, son extrême maigreur, alors que cette adepte du trail ne pesait que 35 kg pour 1m65 juste avant sa disparition: "Cela fait partie des difficultés de la décomposition d'un corps qui est dans un état de santé précaire et difficile. Toute atteinte, criminelle ou de maladie, serait difficilement perceptible", poursuit François Daoust.

3 questions pour comprendre : Disparition d'Agathe, son corps retrouvé à Vivonne - 06/05

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Suicide ou meurtre, aucune piste écartée pour l'instant

Des compléments d'autopsie, une anatomopathologie et une toxicologie médicale doivent être effectués. La première, l'étude des tissus et des cellules des organes et de la peau, doit permettre si une maladie ou une défaillance d'un organe a pu provoquer un AVC ou une crise cardiaque: "Si on retrouve des tissus nécrosés dans le coeur, on saura que c'est une crise cardiaque. Si on retrouve dans le cerveau des éléments noyés et des tissus engorgés, on saura que c'est un AVC", détaille l'ancien gendarme.

La toxicologie médicale, elle permettrait de déterminer s'il y a eu un "surdosage médicamenteux" volontaire ou pas qui écarterait la piste criminelle et pousserait pour celle d'un suicide.

Le corps a-t-il été déplacé?

Ces analyses pourraient prendre plusieurs semaines: "C'est un délai d'attente très long mais les enquêteurs sur le terrain continuent de travailler sur toutes les hypothèses", explique François Daoust. "La zone de découverte, en périphérie de la zone de recherche, va pousser à travailler sur des traces autour du corps, enquêter pour savoir si le corps est là depuis le début, notamment en étudiant les insectes".

"Si on ne retrouve pas autour du corps les passages de tous les insectes qui interviennent dans ce cas-là, cela voudra dire que le corps a été déplacé", détaille François Daoust.

D'importants moyens avaient été mis en œuvre pour retrouver Agathe. Des hélicoptères, des drones et des équipes cynophiles de la gendarmerie avaient été déployés et 900 renseignements vérifiés.

G.D.