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Des craintes de représailles après l'agression à la hache dans le RER E: "Ça risque d’aller encore plus loin"

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Quatre mineurs ont été blessés ce lundi, dont deux grièvement, dans une agression à la hache dans le RER E. Un jeune adolescent de 16 ans a été interpellé. Un conflit entre bandes rivales pourrait être à l'origine de la rixe.

Un adolescent de 16 ans a été interpellé ce lundi, dans l'ouest de la région parisienne, après les violents affrontements à coups de hache qui se sont déroulés dans le RER E, en gare d'Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne). Quatre jeunes de 16 et 17 ans ont été blessés. Deux d'entre eux ont été hospitalisés, touchés à la tête et au doigt.

Une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte. Il s'agit probablement d'une rixe entre bandes selon la préfecture de police. Et sur place, tout le monde craint que la situation ne dégénère encore un peu plus dans les prochains jours.

Derrière les grilles de ce lycée, où au moins deux victimes sont scolarisées, des vidéos de la rixe ont tourné toute la journée sur les téléphones.

“C’est traumatisant. Les gens ont peur de venir au lycée. C’est la guerre”, témoigne un lycéen. Mais à la sortie des cours, Djibril, comme beaucoup de ses camarades, ne semble pas vraiment surpris.

“Coups de hache, coupage de doigt... Le problème, c’est que ça devient banal ici. Je ne pense pas que ce soit terminé. Je pense qu’il va y avoir des représailles vu comment c’est parti loin. Ça risque d’aller encore plus loin”, indique-t-il.

Compliqué d'empêcher des représailles

Car certains ont senti les tensions monter, pendant les vacances, entre les jeunes de Roissy-en-Brie et d'Ozoir-la-Ferrière, sans que personne ne puisse vraiment expliquer pourquoi. Moussa, 19 ans, connaît très bien l'un des jeunes qui a reçu un coup de hache à la tête. “Je pense qu’il y aura des représailles. Moi, je vais essayer de parler avec mes petits, mais je pense qu’il y aura des représailles parce qu’ils sont dans une mentalité de vengeance”, pointe-t-il.

Et ce sera compliqué d'empêcher ces représailles, regrette cet habitant d'Ozoir-la-Ferrière.

“On n’arrive pas à travailler en amont sur le malaise de ces jeunes-là. On n’y arrive pas parce qu’on n’est pas assez équipés, on n’a pas assez de personnes, de médiateurs”, déplore-t-il.

Dans cette commune, il n'y a qu'un médiateur pour 20.000 habitants. Un travailleur social rencontré lundi devant la gare estime qu'il en faudrait au moins quatre fois plus pour pouvoir limiter ces violences.

Martin Bourdin avec Guillaume Descours