Des policiers violemment agressés à Nice, cinq suspects relâchés: "C'est un lynchage dégueulasse"

Deux policiers hors service ont été violemment agressés à la sortie d'un bar de Nice, dans la nuit de jeudi à vendredi. Les faits ont été filmés et cinq suspects ont été arrêtés. Ils ont été relâchés sous contrôle judiciaire et doivent être jugés ce mardi. Une décision qui ulcère le syndicat de police Alliance, qui dénonce "un lynchage" et menace d'actions.

Deux policiers hors service ont été violemment agressés dans la nuit de jeudi à vendredi, à Nice. Alors qu'ils se trouvaient dans un bar en compagnie de deux autres policières, elles aussi hors service, ils ont été très violemment frappés par plusieurs personnes à l'extérieur de l'établissement.

L'agression ultra-violente a été filmée par un témoin. Sur les images, on voit les deux policiers frappés par plusieurs individus alors qu'ils se trouvent au sol. C'est une altercation avec un groupe d'hommes à l'extérieur du bar qui aurait dégénéré. "Un individu a voulu leur vendre du cannabis, ils l'ont éconduit et un des collègues a fait état de sa qualité de policier", raconte sur RMC et RMC Story Laurent Alcaraz, délégué départemental Alliance Police nationale des Alpes-Maritimes.

L'individu s'en va dans un premier temps avant de revenir avec au moins quatre personnes et de s'en prendre aux deux policiers.

"Les images sont inacceptables, c'est dégueulasse. Ce n'est pas une rixe, c'est un lynchage. Quand on tabasse quelqu'un au sol à coups de pied dans la tête, on cherche à lui enlever la vie plutôt que le blesser", se désole Laurent Alcaraz.

Les cinq agresseurs relâchés dans l'attente de leur procès

Dans la foulée, les cinq agresseurs présumés ont été rapidement interpellés par des policiers de la brigade anti-criminalité (Bac). Ils doivent comparaître devant la justice mardi. Sauf qu'après leur interpellation, ils ont été libérés samedi.

"Dans cette affaire, tout le monde fait son travail. La Bac interpelle, les témoins se manifestent, le parquet demande le placement en détention provisoire de deux personnes et le juge des libertés et de la détention estime que le contrôle judiciaire suffirait pour qu'ils se présentent mardi. Mais le contrôle judiciaire n'a jamais empêché la fuite vers l'étranger", alerte Laurent Alcaraz.

L'invité de Charles Matin : Agression de policiers à Nice, les suspects libres - 16/12

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C'est la crainte du syndicaliste, alors que Nice n'est qu'à quelque kilomètres de la frontière italienne. Et si tel était le cas pour les cinq suspects de l'agression des deux policiers, "tout serait mis en œuvre pour aller les chercher", assure le policier. "Toute la police niçoise est prête à retrousser ses manches et aller les chercher".

"On est déterminés et on demandera des comptes à propos de ce non-placement en détention provisoire", poursuit-il, menaçant d'actions des policiers: "Cela peut aller par une vague d'arrêts de travail, une manifestation devant le tribunal de Nice, ça peut aller très loin parce qu'il est inacceptable qu'on laisse ces individus à l'extérieur. Ces suspects sont dangereux pour la société".

Les deux policiers, eux, "pansent encore leurs blessures". "Les blessures physiques s'estomperont avec le temps mais il va falloir du temps pour les blessures psychologiques", se désole Laurent Alcaraz.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC