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Drôme: le braqueur tire au fusil, le buraliste parvient à le faire fuir avec une table

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Un buraliste a été victime d'une tentative de braquage ce vendredi 14 mars à Savasse dans la Drôme. Un homme cagoulé et armé lui a tiré dessus. Sur RMC/BFMTV ce lundi, Valérie Pécresse, la présidente LR de la Région Île-de-France, demande plus de moyens pour la police.

Un buraliste a échappé à une tentative de braquage à main armée. Une scène d’une grande violence qui s'est déroulée vendredi dernier à Savasse dans la Drôme. L'attaque a été filmée par les caméras de vidéosurveillance de son commerce.

L’établissement était sur le point de fermer quand un homme, vêtu de noir et le visage dissimulé, rentre dans le bureau de tabac "L'Homme d'Armes" à Savasse dans la Drôme.

Il pointe une arme à feu, un fusil à canon scié, dans la direction du buraliste, qui saisit alors une table pour se défendre. Le braqueur ouvre le feu et tire juste à côté du commerçant, mais malgré ça, le buraliste parvient à mettre le braqueur en fuite, en se dirigeant vers lui. Un complice attendait l'homme armé à l'extérieur. Ils ont pris la fuite sur un scooter.

"On se sent vraiment en insécurité"

Une scène très violente, mais de plus en plus fréquente selon Lysel Garnier, présidente de la fédération des buralistes dans la Drôme: “Plus le temps passe, c’est de pire en pire et la violence augmente. On se sent vraiment en insécurité".

Comme elle l'explique, aujourd'hui, "une cigarette, ça devient un produit de luxe. Quand on voit qu’une cartouche se revend 130 euros chez nous, sur le marché noir, elle peut se revendre facilement 80/90 euros".

"C’est le fruit de notre travail et on n'a pas à vivre sous cette insécurité-là”, conclut-elle.

Déjà victime de deux précédents cambriolages, le commerçant de la Drôme à tout de même décidé de rouvrir son bureau de tabac. Choqué, il a porté plainte dans la foulée.

"Désengorger la justice"

Invitée de RMC/BFMTV, la présidente LR de la Région Île-de-France Valérie Pécresse a réagi, face à Apolline de Malherbe, à cette tentative de braquage. "Ca fait déjà pas mal de temps que je demande un vrai choc d'autorité pour le pays, il ne se fera que dans un continuum de sécurité".

"On a besoin aujourd’hui que la justice, qui est complètement débordée, fonctionne différemment", avance-t-elle.

Elle propose notamment que la justice ait des "auxiliaires dans la société", qu'elle se concentre sur "les affaires les plus graves", et que certains délits du quotidien puissent être confiés aux maires. Que ces derniers puissent devenir des "juges de paix" pour traiter les affaires "d'injures ou outrages" par exemple.

Valérie Pécresse s'explique: "Avant on avait des juges de paix, ils siégeaient comme un tribunal municipal. Je veux ça pour pouvoir désengorger la justice qui sanctionne trop tardivement. Elle est débordée".

Les familles parfois responsables

Mais elle pointe également la responsabilité des familles dans ces actions de violences, qui concernent, dans beaucoup de cas, la jeunesse. Pour ça, elle souhaite que les maires puissent réunir "un conseil des droits et des devoirs des familles". Cela consisterait à réunir les familles quand "un jeune se comporte mal, dans le milieu scolaire, dans la rue etc".

"Je voudrais que ces conseils soient obligatoires dans les villes de plus de 10.000 habitants, voire 5.000 habitants. Il faudrait juste qu’ils aient une administration qui puisse suivre le jeune et la famille", détaille-t-elle.

"Il faut pouvoir proposer des sanctions éducatives pour le jeune, immédiatement dès qu'il se fait remarquer. Et éventuellement rappeler les parents à leurs responsabilités, y compris prendre des sanctions vis-à-vis d’eux".

Car, selon elle, la société est très généreuse. "On donne beaucoup d'aides aux familles, aux vacances, à la culture etc. Si le jeune est délinquant et la famille défaillante, il faut aussi pouvoir les sanctionner. C’est le rappel à la loi”, affirme Valérie Pécresse.

L'objectif, avant tout, est de dissuader les futurs délinquants de passer à l'acte. "Le problème, c’est qu’il y a toute une série de petits actes qui ne sont pas sanctionnés, on aura la prévention de la récidive", poursuit-elle.

Face à Face : Valérie Pécresse - 17/03
Face à Face : Valérie Pécresse - 17/03
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Refonte de la police

Et cela passe aussi par une refonte de la police. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau enchaîne les déplacements à travers la France pour le "Beauveau des polices municipales". Lancées en avril 2024 par le gouvernement de Gabriel Attal, ces concertations ont pour but de moderniser les métiers de policiers municipaux et de gardes-champêtres. Quatre concertations ont été organisées depuis début janvier. La dernière s'est tenue lundi 10 mars au Havre.

"L’objectif est de donner plus de pouvoirs aux polices municipales pour qu’elles puissent être des auxiliaires de la police nationale. Que la police nationale puisse se focaliser beaucoup plus sur les ultras violences, les enquêtes, le grand banditisme.. Et en proximité, une police qui maille le terrain", détaille la présidente de la Région Île-de-France.

Les polices municipales pourraient devenir de "vraies polices de proximité", mais pour Valérie Pécresse, ce n'est pas suffisant. Un autre aspect doit être abordé: l'armement de ces polices.

Elle s'explique: "Il faut rendre obligatoire l'armement des polices municipales dans les très grandes villes. Ce n'est pas normal qu’à Paris, Grenoble, Nantes, la police municipale ne soit pas armée".

"On voit monter l’insécurité dans ces métropoles et tout repose sur la police nationale. Hors, elle n’a plus les effectifs pour aller dans les zones plus rurales comme ce village de la Drôme".

Avant de conclure: "Gendarmerie et police, on a besoin qu’ils soient sur la grosse délinquance, ultra violente".

SG avec Pierre Bazin