Narcotrafic: la proposition de loi de Bruno Retailleau risque d'animer l'Assemblée nationale

La loi pour lutter contre le narcotrafic arrive à l'Assemblée ce lundi. Cette proposition, issue des travaux de deux sénateurs Jérôme Durain (PS) et Étienne Blanc (LR), arrive dans l'hémicycle après avoir été adoptée à l'unanimité par le Sénat le 4 février dernier.
Le débat à l'Assemblée nationale s'annonce beaucoup plus mouvementé qu'au Sénat, notamment sur plusieurs mesures. La semaine dernière, en commission, plusieurs députés de gauche, mais aussi du bloc central, ont exprimé leur opposition sur certains dispositifs. Le député LFI Antoine Léaument a notamment dénoncé des "mesures dangereuses pour les libertés".
Le système des dossiers coffres, vivement critiqué, permettrait de ne pas dévoiler aux avocats des narcotrafiquants certaines techniques d'enquêtes, surveillance ou infiltration.
La décision dans les mains du bloc central
Même opposition concernant l'accès à des messageries cryptées, comme Whatsapp ou Telegram, pour connaître les messages envoyés par les narcotrafiquants. Alors la gauche compte sur les divisions au sein du bloc central pour obtenir leur suppression du projet de loi.
Mais le ministre de l'intérieur Bruno Retailleau tient absolument à ce que ces mesures soient votées. Un député anticipe: "Tout va dépendre de la mobilisation ou non des élus LR et Renaissance".
Au menu des élus, il y aura également la création d'un parquet national anticriminalité, des mesures pour améliorer la lutte contre le blanchiment, ou encore des procédures pénales simplifiées. Le calendrier de l'Hémicycle a été modifié pour permettre aux débats de se prolonger dans le cas où cela serait nécessaire.