Enlevé, séquestré et torturé à 17 ans à cause d'une rivalité entre quartiers de Beauvais et Méru
Un jeune de 17 ans a été enlevé à la sortie de son lycée, séquestré et torturé dans une cave par une dizaine d'individus vendredi à Beauvais (Oise). Grièvement blessé, le jeune homme a été hospitalisé. Une enquête a été ouverte pour enlèvement et séquestration. Quatre personnes, dont trois mineurs, ont été interpellées et placées en garde à vue selon la procureur de Beauvais.
Une agression sur fond de rivalités entre des jeunes de Beauvais et de Méru, deux communes situées à 25 km l'une d'elles. Selon le père de la victime, son fils aurait été agressé uniquement parce qu'il était originaire de cette ville voisine. Toujours selon son père, le jeune homme violenté avait été exclu en mai dernier de son lycée de Méru. C'est pour ça qu'il a fait sa rentrée dans un établissement de Beauvais.
Dans la commune de Méru, cette agression d'une rare violence choque et inquiète les habitants: "Moi je suis père de famille. J'ai peur. Déjà c'est grave ce qu'il s'est passé, ce sont des trucs de gamins qui peuvent aller très très loin", lance Marcel.
"Il faut trouver une solution avant que ça ne parte plus loin"
Dans la bouche de tous les jeunes ici: la vengeance. Des adolescents qui refusent de parler au micro mais ne cachent pas leur haine pour les bandes rivales de Beauvais qui s'en sont pris à "un des leurs".
Pour un autre habitant, la seule solution est le dialogue entre adultes. "Il faut trouver une solution, voir s'il y a moyen de rencontrer des parents de Beauvais pour réconcilier un peu tout ça. Avant que ça ne parte un peu plus loin".
Déjà en juin, un Méruviens avait été tabassé, dénudé, et abandonné sur un chemin de terre. Didier, qui connaît bien ces bandes de jeunes, a emmenagé à Méru lorsque les conflits ont débuté.
"Cette rivalité date des années 80-90 où il y avait certaines embrouilles. Sauf qu'avant, quand il y avait des bagarres, c'était un contre un. Là, c'est plutot 20 contre 1." Et Didier n'a jamais vraiment su comment ont commencé ces bagarres: "Ce n'est pas une histoire de stupéfiant ou autre, c'est de la fierté, de l'orgueil".
Pour remedier à ces violences, la préfecture de l'Oise a annoncé la mise en place "d'actions de prévention renforcées dans les établissements les plus concernés" à Beauvais et à Méru.