EXCLU RMC. Ado de 16 ans tué à Paris: les chiffres des affrontements entre bandes en 2024

Un adolescent de 16 ans est mort ce mardi à Paris, après avoir été poignardé lors d'une rixe à proximité d'un lycée du 13e arrondissement. Un suspect a été interpellé. Dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story, le préfet de police de Paris Laurent Nunez dévoile les chiffres des affrontements entre bandes rivales en Ile-de-France.
"En 2024, le phénomène des bandes est en légère augmentation, explique-t-il. Il y a eu 98 affrontements entre bandes dans toute l’agglomération parisienne. Il y en avait eu 93 l’année dernière. Rien que pour Paris, on a eu 25 affrontements entre bandes depuis le début de l’année 2024."
"Ce sont des groupes de jeunes qui s’affrontent, ajoute Laurent Nunez. Généralement, ils savent où trouver les membres des autres groupes. Environ 20% des affrontements touchent un établissement scolaire. Ce sont le plus souvent des lycéens ou des individus qui ne sont pas déscolarisés."
Un âge moyen de 16 ans et 10 mois, en baisse
Selon le préfet de police de Paris, "il y a environ un millier de personnes interpellées chaque année pour ces phénomènes de bandes". "En 2024, l’âge moyen de ces personnes interpellées est de 16 ans et 10 mois, alors que c’était 17 ans et 10 mois l’année dernière, précise Laurent Nunez. On voit qu’il y a un rajeunissement dans la participation des jeunes aux phénomènes des bandes."
"Sur l’agglomération parisienne, les services de police suivent environ 45 bandes, dont 17 à Paris. Il y a eu 81 affrontements évités depuis le début de l’année", assure aussi le préfet de police de Paris.
Dans l'affaire de l'adolescent de 16 ans tué ce mardi dans le 13e arrondissement de Paris, il n'y avait pas eu de violences de ce type depuis 2010 dans ce secteur selon Laurent Nunez. "La sûreté territoriale enquête donc je serai prudent sur les faits, indique-t-il. Nous avons une bonne connaissance du phénomène des bandes. Ce fait dramatique se rattache à un affrontement entre bandes de deux quartiers, Amiral Mouchez contre Glacière. Le parquet a requalifié en assassinat donc il y avait probablement une préméditation."
"Il y a aussi une responsabilité majeure des parents"
Laurent Nunez appelle aussi les parents à "jouer leur rôle". "Il y a un travail de police qui est très important, souligne-t-il. Depuis le début de l’année, 370 jeunes ont été déférés. La justice nous suit sur ce phénomène. Notre travail, c’est de détecter, de prévenir et bien sûr de retrouver les auteurs. Hier matin (mardi), six jeunes ont été interpellés parce qu’ils avaient été mis en cause dans une rixe dans le 20e arrondissement. La justice et les policiers font leur travail. Il y a ce travail répressif et il y a le travail de détection. Et là, ça ne peut pas reposer que sur les épaules de la police nationale. Il y a l’Education nationale qui participe, la justice, la protection judiciaire de la jeunesse, les éducateurs et bien évidemment les parents qui doivent jouer leur rôle. Il y a aussi une responsabilité majeure des parents dans le suivi de leurs enfants, qui n’ont pas à traîner avec des armes par destination et chercher à affronter d’autres bandes."