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Frédéric Péchier: en plein procès, un avocat de l'ex-médecin jette l'éponge pour "divergences"

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Maître Lee Takhedmit, l'un des avocats de Frédéric Péchier, médecin soupçonné de 30 empoisonnements dont 12 mortels, a annoncé qu'il ne défendait plus l'ex-médecin anesthésiste. Il explique pourquoi à RMC.

L'un des avocats de Frédéric Péchier, l'ancien anesthésiste-réanimateur, soupçonné de 30 empoisonnements de patients dont 12 mortels, jette l'éponge en plein procès. Maître Lee Takhedmit a annoncé dans un courrier à la cour se retirer.

"Il avait des difficultés organisationnelles pour suivre ce procès au jour le jour, je pense qu’il a préféré se déporter, il n'y a pas de différence clivante entre nous, il n’y avait aucune différence d’approche", a assuré dans un premier temps l'autre avocat du docteur Péchier, Me Randall Schwerdorffer.

Mais contacté par RMC, Lee Takhedmit assure le contraire: "Mon retrait est lié à des divergences de vue sur la manière de conduire la défense à l’audience. C’est l’indépendance qui a toujours guidé mes choix d’avocat, à la fois sur le plan financier, à la fois sur le plan de la stratégie de défense".

Pas une histoire d'argent

Les avocats de la défense, dont Me Randall Schwerdorffer et Me Julie Péchier, soeur de l'accusée, avaient dénoncé avant le procès, une rémunération (aide juridictionnelle) trop faible. Un premier avocat avait déjà jeté l'éponge officiellement pour cette raison de rémunération.

Une semaine après le procès, c'est donc le deuxième avocat de la Défense à quitter le procès:

"La question financière n’a jamais été un problème. En ce qui me concerne, je ne crois pas avoir dit que mon engagement dépendait de cela", explique à RMC Lee Takhedmit.

"Ce qui compte, c’est que cet épiphénomène n’occupe pas plus de place que cela, l’important, reste que le docteur Péchier, que je crois innocent, continue d’être bien défendu par son avocat historique et bien jugé par la cour d’assises du Doubs", réagit-il.

Verdict dans 3 mois

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier comparaît depuis le 8 septembre pour 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels, dans deux cliniques privées de Besançon entre 2008 et 2017. Il n'est désormais plus qu'entouré sur le banc des accusés, de Me Randall Schwerdorffer et Me Julie Péchier sa soeur, qui n'est pas censée assurer la "défense opérationnelle" et ne doit pas prendre la parole.

Frédéric Péchier clame son innocence et comparaît libre, mais encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.

Pierre Bazin