Grenade à Grenoble: "choqué", Eric Piolle se défend et tacle une "logique de répression en échec"

15 blessés dont 6 graves dans une attaque à la grenade visant un bar quartier Olympique de Grenoble (Isère) mercredi soir. L'auteur de ce jet de grenade est toujours activement recherché par la police judiciaire et les investigations se poursuivent sous le chef notamment de tentative de meurtre en bande organisée. La piste d'une vengence est pour le moment privilégiée.
Maire de la ville, Eric Piolle explique sur RMC ce vendredi matin que, alors que 38 fusillades sont intervenues depuis début 2024 dans sa commune, le choc est total après cette attaque qui ressemble à un palier franchi dans la violence. "Là, ça a été un choc terrible. C'est un acte inqualifiable. On ne connaît pas la nature du mobile, mais on a été avec le préfet, les hôpitaux, choqués", explique-t-il.
Ses demandes à Bruno Retailleau
Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est en déplacement ce vendredi matin dans la préfecture de l'Isère et doit s'entretenir avec Eric Piolle. Ce qui amène le maire écologiste à réitérer des demandes de renforcement d'effectifs alors que, selon les syndicats de police, il manquerait entre 100 et 120 agents sur zone.
"La logique de répression est en échec. Un échec de santé publique, de sécurité, les policiers n'en peuvent plus... Nous attendons, même si nous sommes sur des positions différentes (avec Retailleau), des réponses et demandons un commissariat à Echirolles, des effectifs de police... D'autant que le chiffre du nombre d'effectifs de police nationale est caché", regrette-t-il, assurant que divers ministres de l'Intérieur ont promis des effectifs mais qu'il n'en voit pas la couleur.
"Le laxisme est du côté des ministres de l'Intérieur successifs depuis Nicolas Sarkozy"
"Le laxisme est dans ceux qui répètent toujours les mêmes stratégies avec toujours les mêmes erreurs. Donc le laxisme est du côté des ministres de l'Intérieur successifs depuis Nicolas Sarkozy. Ils font du narcotraffic leur fonds de commerce pour devenir connu", tacle-t-il citant notamment Manuel Valls ou encore Gérald Darmanin.
"Je me fous des polémiques lancées par la droite, la fachosphère..."
Souvent critiqué pour l'insécurité qui régnerait dans la ville, Eric Piolle tient à répondre, alors qu'il assume avoir confié à Libération de s'en "foutre" des polémiques liées à la sécurité. "Je me fous des polémiques lancées par la droite, la fachosphère... Il y a une tendance à faire du buzz sur ces questions, là, sur les écolos", souffle-t-il.
"On continue de bosser (...) La question de la sécurité nous préoccupe. C'est notre quotidien et nous sommes pleinement impliqués", défend-t-il.
"On est une capitale médiatique en ce moment, mais on pourrait faire les mêmes sujets dans beaucoup de villes", insiste-t-il.
Plus largement Eric Piolle assure que lui et d'autres élus locaux sont "inquiets" de l'évolution de la violence du trafic depuis l'après-covid: "Des fusillades dans le coeur de journée, des gens de plus en plus jeunes, de plus en plus fracassés et violents..."