Grenade à Grenoble: "Incivilités, voyous... C'est devenu très dangereux", déplorent les habitants

Deux jours après l'attaque à la grenade qui a fait une quinzaine de blessés mercredi soir dans un bar associatif du quartier du Village Olympique, l’explosion a provoqué une onde de choc chez les habitants du quartier Village Olympique. Beaucoup étaient chez eux le soir de l'attaque, et certains sont même sortis pour aider les blessés. Désormais, ils font part de leur crainte de continuer à vivre dans ce quartier.
L’attaque a été aussi violente qu’inattendue pour Éloise. “C’est dommage que ça vienne entacher cette image de joli quartier quand même”, déplore-t-elle.
Un quartier qu’elle apprécie, comme beaucoup d’autres voisins, mais qui a déjà sa réputation. “Il y a beaucoup de gens au lycée, au collège, qui nous en parlent à mes frères et moi en nous disant ‘vous vivez là-bas, ce n'est pas trop dangereux?’”, indique la jeune femme.
Invité sur RMC ce vendredi matin, Eric Piolle, maire de Grenoble, a réagi à cette attaque. "Nous sommes très inquiets. Inquiets parce que nous voyons une évolution de la violence du trafic depuis l'après Covid très nettement avec des fusillades qui sont dans le coeur de journée, des gens qui sont de plus en plus jeunes", appuie-t-il.
"Là ça a été un choc terrible, inqualifiable Je crois que tout le monde a été choqués et nous étions là auprès des habitants qui sont eux aussi choqués", ajoute-t-il.
Certains habitants envisagent de partir
Geneviève habite ici depuis 33 ans. Avec les années, elle a vu le quartier se transformer. “Il y a beaucoup d’incivilité, beaucoup de voyous. Et puis je trouve que c’est dangereux, c’est très dangereux, cette violence qu’on ne comprend pas”, souffle-t-elle.
Gérard et Farida étaient chez leur fille quand la grenade a explosé. Pas rassurant pour ses parents, qui ont déjà abordé l’idée d’un départ. “On lui a déjà posé la question, mais apparemment, ce n’est pas son choix pour le moment. Là, elle s’y sent bien”, indique Farida.
Jocelyne, elle, habite juste au-dessus du bar associatif. Encore sous le choc, elle se demande combien de temps elle pourra rester. “Ça me fait quelque chose de quitter ce quartier. Mais mes enfants veulent à tout prix que je m’en aille d’ici”, pointe-t-elle.
Parmi les habitants, certains sont en colère. Avec l’impression, surtout, d’avoir été abandonnés par les autorités.