Harcèlement, réseaux sociaux... Ce que l'on sait sur l'agression de Samara à Montpellier

Deux jours après son agression à la sortie de son collège de Montpellier, Samara a pu être entendue par les enquêteurs ce jeudi. Cette adolescente de 13 ans est sortie du coma mercredi, après avoir été rouée de coups la veille devant le collège Arthur-Rimbaud. Trois mineurs, dont une élève de la classe supérieure, ont été placés en garde à vue mercredi pour tentative de meurtre.
· Samara harcelée sur les réseaux sociaux
Selon sa mère, la collégienne était victime de harcèlement. Il semble que Samara était ciblée régulièrement sur les réseaux sociaux et notamment par la jeune fille soupçonné d’être l’instigatrice du passage à tabac. Cette dernière a d’ailleurs été expulsée de son collège à deux reprises, en mai et en juin 2023. L’une de ces expulsions pourrait être liée à des publications visant expressément Samara sur les réseaux sociaux.
Le harcèlement dont elle semblait être victime se jouait essentiellement sur Snapchat, expliquent les autres collégiens rencontrés sur place. Des histoires de photos inappropriées, publiées avec un faux compte. "C'est une personne sur Snapchat qui a affiché des gens en se faisant passer pour Samara. Les 3e ont cru que c'était elle la responsable, alors ils l'ont frappée", assure un collégien à BFMTV.
Pour Jordan Homps, professeur de physique-chimie au collège Arthur Rimbaud qui a eu Samara dans sa classe l'année dernière, ce sont bien les réseaux sociaux qui sont à l'origine de ce drame. "Il y a des difficultés dans ce collège, notamment sur les réseaux sociaux", assure-t-il à RMC.
"Ils ont des groupes sur Snapchat, ils sont tous ensemble sans savoir qui est qui. L'un peut changer de pseudo et insulter tout le monde. Et du coup, cela peut créer des conflits dans les classes et tout peut dégénérer rapidement", explique l'enseignant.
· Sa mère assure que Samara se faisait traiter de "mécréante"
De son côté, la maman de la victime évoque également de la jalousie de la part de l’adolescente aujourd’hui en garde à vue. "On reprochait à ma fille de s’habiller à l’européenne" développe la mère, qui explique également que Samara était traitée de "mécréante". "Ma fille se faisait molester. Pour moi, c'était par rapport à son physique. La jeune fille (qui la harcelait) était voilée, la mienne s'habillait à l'européenne, elle se maquillait. Peut-être que c'est ça que l'autre élève ne supportait pas", a assuré la mère de Samara jeudi sur RMC.
"Elle était constamment traitée de mécréante, de kouffar en arabe", témoigne sa mère.
· Au collège de Samara, des élèves choqués
"Il n'y a jamais eu de voile ou d'histoire comme ça", élude de son côté le collégien qui évoque le harcèlement au micro de BFMTV. Pour certains, la jeune fille mise en cause aurait agi par jalousie. Placée en garde à vue, elle n'a pas repris les cours comme ses camarades jeudi. Devant l'établissement, ils sont bouleversés, surtout ceux qui sont en classe avec Samara, comme ce garçon de 5e: "Samara, c'est un peu la mascotte, elle parle beaucoup, elle transmet la bonne humeur. Il y en a beaucoup qui sont choqués".
Un avis partagé par Jordan Homps, l'ancien prof de physique-chimie de Samara: "C'est une fille coquette et très souriante. Elle avait des difficultés scolaires mais pas d'autres problématiques".
Jeudi, une cellule d'écoute a été mise en place au CDI pour les élèves qui en ont besoin. Les professeurs, les CPE et les surveillants ont aussi pris le temps de parler avec eux pour les aider à surmonter cette épreuve.
Dans la journée, le président de la République Emmanuel Macron a fait part de sa "solidarité" avec Samara, réclamant de la "fermeté" à l'égard de l'auteur des faits. Dans la foulée, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative.