Homme abattu à Orly: "nous ne devons pas sortir de l'état d'urgence"

Eric Ciotti, député les Républicains des Alpes-Maritimes. - AFP
Eric Ciotti, député des Républicains et président du département des Alpes-Maritimes réagit au souhait du ministre de la Justice de sortir de l'état d'urgence, alors qu'un homme a été abattu ce samedi à l'aéroport d'Orly, après avoir voulu s'emparer de l'arme d'une militaire.
"J’avais réagi dès le moment où le garde des sceaux avait formulé son intention de sortir de l’état d’urgence, en dénonçant son imprudence et son manque de discernement par rapport à la situation que connaît notre pays. Malheureusement, comme l’avait déjà fait le président de la République le 14 juillet 2015, des événements tragiques leur ont donné tort, et ont démenti cette volonté de baisser la garde.
Non, nous ne pouvons pas baisser la garde. Vouloir sortir de l’état d’urgence avec une forme d’obstination de la part du pouvoir actuel relève d’une grave erreur d’analyse, et d’un manque de discernement. Ils se sont trompés une nouvelle fois, lourdement. Plus que jamais, nous avons besoin de ne pas baisser la garde face au terrorisme.
"Etre soucieux de protéger les Français et de ne pas baisser nos dispositifs de protection"
Tant que la menace sera présente, nous ne devons pas sortir de l’état d’urgence. Qui peut penser aujourd’hui que le terrorisme islamiste a baissé la garde? Que le danger a reculé? Plus que jamais le danger est là, il est partout, dans nos quartiers, sur les territoires d’opérations extérieures, il se propage depuis l’étranger. Il y a cette nécessité d’être soucieux de protéger les Français et de ne pas baisser nos dispositifs de protection.
Nous devons toujours élever nos dispositifs de sécurité, la menace terroriste s’adapte, utilise de nouveaux vecteurs pour commettre ces actes. Nous devons être mieux armés, mettre plus de moyens en place, plus de textes qui permettent de rompre avec une certaine naïveté. Il faudrait expulser tous les étrangers qui sont en lien avec une entreprise terroriste ou qui sont connus pour radicalisation. Ils n’ont rien à faire en France, lorsqu’ils menacent l’ordre républicain. Il faut dissoudre les groupes religieux qui prônent la haine.
"L'enjeu essentiel est de détecter ceux qui vont commettre ces actes"
Les militaires sont formés, et ont fait preuve d’un grand professionnalisme. On doit aussi réfléchir à leur cadre d’intervention, pour peut-être l’élargir. La question de contrôler davantage les aéroports se pose, notamment depuis l’attentat de Bruxelles. Il faudra venir à un dispositif qui protège mieux les enceintes des aéroports. Les cibles sont multiples, dès qu’il y a une population, de la foule.
L’enjeu essentiel est de détecter ceux qui vont commettre ces actes terroristes, et d’agir avant qu’ils ne passent à l’acte. C’est tout le sens d’une grande politique de renseignements et de moyens donnés aux services de renseignements. Nos services sont efficaces, mais le gouvernement a fait preuve de beeaucoup de retard dans la prise en compte des décisions importantes. Il a souvent réagi après que les événements aient eu lieu, en faisant preuve d’un manque d’anticipation".