Il exigeait des faveurs sexuelles contre des denrées: un bénévole du Secours populaire condamné

Myriam* n'oubliera jamais les gestes de son agresseur. Au printemps 2020, en plein confinement, cette Comorienne de 35 ans, sans papiers ni ressources, se rend au Secours populaire de Marseille. C'est là qu'elle subit les avances d'un bénévole qui exige notamment des faveurs sexuelles en échange de couches et de lait à des femmes dans une grande précarité.
"Il m'a proposé de l'argent 100 euros pour que j'accepte de le sucer, j'ai refusé. Il a pris ma main l'a mise sur son sexe et je l'ai repoussé, je suis partie", raconte-t-elle à RMC. "Il me donnait des couches et du lait et me demandait de l'argent. Je lui ai dit d'arrêter. J'étais choquée, dégoûtée", ajoute Myriam.
Myriam décide d'en parler aux travailleuses sociales qui la suivent. Elle apprend qu'une autre femme dans une grande précarité a signalé cet homme, très implanté dans la vie du quartier.
"Elles ont été entendues avec beaucoup de bienveillance"
Ensemble, elles trouvent le courage de porter plainte et d'engager 3 ans de combat judiciaire: "On était vraiment dans la situation du pot de fer contre le pot de terre. Les deux femmes se sont dit qu'elles devaient dire quelque chose parce que d'autres plus vulnérables pourraient être en danger", explique leur avocate Frédérique Chartier. "Elles ont été entendues longtemps avec beaucoup de bienveillance, ce n'était pas un procès à la va vite", note le conseil.
Un mois après le procès, Myriam peut enfin tourner la page : le bénévole a été déclaré coupable et a été condamné à une peine de 2 ans de prison assortie d'un sursis probatoire et d'une injonction de soins ainsi qu'une interdiction d'exercer dans une association caritative et de rentrer en contact avec les victimes. Il est désormais inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles. Il ne fera pas appel.
*Le prénom a été changé