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Faits divers

Incendie d'une bibliothèque à Grenoble: "C'est désolant", dénoncent des habitants du quartier à bout

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La colère ne faiblit pas à Grenoble après l'incendie, la nuit dernière, de la bibliothèque municipale tout juste inaugurée il y a 2 mois. Un incendie volontaire provoqué par une voiture-bélier, en représailles à un coup de filet anti-drogue mené plus tôt par les forces de l'ordre. Les suspects sont toujours recherchés ce jeudi matin.

Une bibliothèque municipale a été ravagée par un incendie à Grenoble dans la nuit de mardi à mercredi. Elle avait été inaugurée il y a à peine deux mois. Le feu est parti d'une voiture-bélier, envoyée dans la façade du bâtiment par des individus toujours recherchés. "Le bâtiment est entièrement inutilisable, les dégâts sont colossaux", selon une adjointe au maire de Grenoble.

Un acte intentionnel selon le procureur, commis à l'occasion d'une soirée tendue pour les forces de l'ordre. Ils ont essuyé des tirs de mortiers dans le quartier Mistral alors qu'ils menaient des opérations anti-drogue. Un quartier réputé pour être l'un des principaux points de deal de l'agglomération.

La voiture enlevée, reste un trou béant dans la façade du bâtiment. Un hall dévasté, des rayons de livres complètement noircis. Agnès sort tout juste de l’intérieur.

“Là où il y a eu la voiture, ça ne ressemble vraiment plus à rien du tout. C’est désolant”, indique-t-elle.

Une action de représailles

Une situation pas facile à vivre pour elle qui a participé à la réhabilitation du lieu. “Tout ça pour rien”, souffle-t-elle. Coup dur aussi pour les usagers de cette bibliothèque. Dont les enfants, comme Eness, 9 ans. “Les mercredis après-midis, les fins de semaine… Je venais tant que je pouvais venir. J’ai fait trois ans de boxe aussi à l’intérieur… Je suis déçu, mais peut-être qu'ils vont réparer”, confie-t-il.

Une scène violente dans un quartier gangréné par le trafic de drogue. Cet incendie est une action de représailles, selon la préfète, après l’interpellation d’un dealer quelques heures plus tôt. Affligeant, selon ces habitants.

“C’est tout l’ensemble du quartier qui est touché et c’est malheureux”, indique un homme. “Je trouve ça très fort. La prochaine fois, c’est l’école? Je trouve que c’est s’attaquer à la population, aux enfants, aux familles qui vivent ici”, dénonce une habitante.

Dans les prochains jours, 160 membres de forces de l’ordre resteront déployés pour sécuriser le quartier.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours