La mère de Nahel "souhaite" la peine de mort pour le policier auteur du tir: "Elle hurle sa douleur"

La mère de Nahel, le jeune de 17 ans tué par un policier à Nanterre en juin 2023 lors d'un contrôle routier, a assuré qu'elle souhaitait "du fond du cœur" la peine de mort pour le fonctionnaire qui doit être jugé pour meurtre.

Deux ans après la mort de son fils, tué d'une balle dans la tête à Nanterre lors d'un contrôle routier, la mère de Nahel a réclamé "la plus grande peine possible" pour le policier auteur du tir.

Ce samedi lors d'une marche en hommage à Adama Traoré, mort après son interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) en juillet 2016, la mère de Nahel a assuré avoir "très bien éduqué son fils": "On l’appelait Oui-Oui parce qu’il ne savait pas dire non. Il rendait service à tout le monde, aux jeunes, aux mamans, il les aidait à porter leurs courses jusqu’à chez elles".

Elle est également revenue sur le procès à venir où le motard de la police auteur du tir mortel doit être jugé pour meurtre alors que les juges d'instruction ont écarté la légitime défense: "Je souhaite de tout mon cœur qu’au moins un policier prenne la peine de mort. Ça n’existe pas ici, mais qu’il prenne au moins la plus grande peine qu'il peut avoir", a lancé la mère de Nahel.

"On aura au moins une justice pour tous ces jeunes, pour mon fils, il faut que ces policiers soient punis", a-t-elle ajouté.

La douleur d'une mère

Des propos qui étonnent ce mardi sur le plateau de Grandes Gueules: "Ces propos devraient tomber sous le coup de la loi, c'est une incitation à la haine, quelle que soit la douleur d'une mère", juge l'agriculteur Didier Giraud. "C'est une incitation au meurtre, on n'est pas à l'abri que quelqu'un cherche à atteindre ce policier", ajoute-t-il.

"Elle est certainement instrumentalisée par certaines associations", croit savoir le docteur Jérôme Marty qui comprend que la mère de Nahel "hurle sa douleur": "Elle souffre, elle a perdu son fils, la douleur la plus horrible qu'on puisse traverser et c'est à perpétuité. Elle hurle sa douleur et ses mots vont au-delà de l'acceptable, c'est évident".

"Mais il y a une instrumentalisation politique autour de ce procès, au mépris de la loi pour faire peur aux juges et aux politiques", ajoute le praticien, appelant à "respecter la douleur" de la mère de Nahel.

"On sait que le comité pour Adama Traoré est très politisé, on utilise sa colère pour faire passer des messages", estime de son côté Olivier Truchot.

"Peine de mort" : la mère de Nahel crée la polémique - 15/07

17:21

"Culture de la haine"

Une sortie que ne conteste pas Flora Ghebali qui a un temps manifesté aux côtés de ce collectif: "Dans la mouvance autour d'Assa Traoré (la sœur d'Adama, ndlr) il y a une culture de la haine et de l'essentialisation autour des policiers qui seraient tous des bâtards selon le slogan ACAB (All Cops Are Bastards, tous les flics sont des bâtards, ndlr).

"Je suis allé à une manifestation au moment du décès de George Floyd (un noir américain tué par des policiers en 2020 aux Etats-Unis), tout le monde disait ACAB et détestait la police, j'ai quitté ce mouvement", assure-t-elle. "Il y a une mouvance qui met de la haine et on ne doit pas la soutenir", ajoute Flora Ghebali.

G.D.