"La salle était effondrée, on était en pleurs": le choc aux audiences du procès de Joël Le Scouarnec

A Vannes, le procès de Joël le Scouarnec devant les assises du Morbihan touche quasiment à sa fin. Les réquisitions contre l’ancien chirurgien, jugé pour viols et agressions sexuelles sur 299 victimes en grande majorité des patients mineurs, sont attendues demain.
Depuis trois mois et l'ouverture du procès, c'est une véritable plongée dans l’horreur avec les récits des victimes et des interrogatoires de l’accusé. Des audiences très éprouvantes pour les magistrats, les avocats et les victimes bien sûr, mais aussi pour tous ceux qui participent au bon déroulement de ce procès, des policiers aux techniciens en passant par les agents de sécurité.
Tous ont dû assister aux débats et n’étaient pas préparés à un tel choc. Sur le parvis du tribunal, Vincent, un des policiers constamment présent aux côtés de Joël Le Scouarnec, apparait sonné. Avec ses 30 années dans la police, il pensait tout avoir vu de l’horreur humaine: "On est tous très impactés. Autant de souffrance et autant d'horreur dans un seul homme, on n'en sortira pas indemne", assure-t-il à RMC.
"Je ne m'attendais pas à autant d'horreur"
Le policier raconte avoir été très marqué par une scène en particulier: "Il y a eu le témoignage des parents de ceux qui se sont suicidés. C'était très dur, toute la salle était effondrée, on était en pleurs moi le premier, je ne m'attendais pas à autant d'horreur".
Comme Vincent, Maxime est là depuis le début. C’est son premier procès. Il n’est pas un professionnel de justice mais il permet la bonne tenue de l’audience et il a lui aussi a été frappé de plein fouet pendant ces 3 mois: "Au début c'est ce que j'ai vu qui a été choquant. Ensuite, il y a eu l'arrivée des premiers témoignages. Je suis papa et il y a 2-3 nuits qui ont été ultra dures. C'est quelque chose que je vais garder en moi. Ma boîte a mis en place un soutien psychologique et je passerai par là".
Ces stigmates, les deux hommes peinent à les montrer tant ils mesurent la douleur des victimes mais pudiquement ils l’avouent: il y a aura pour eux un avant et un après procès Le Scouarnec. Le verdict est attendu le 28 mai.