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Faits divers

"Le Grêlé" à la télé: quand le tueur en série donnait la réplique à Nagui dans un jeu sur France 2

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Une vidéo de François Vérove, dit "le Grêlé", tueur en série auteur de plusieurs viols et meurtres dans les années 80 et 90, le montre en mai 2019 participant à un célèbre jeu télévisé face au présentateur Nagui sur France 2.

Un tueur en série qui s'affiche à la télévision, c'est rare. C'est pourtant ce qu'a fait François Vérove, dit "le Grêlé", alors que son identité était toujours inconnue des services de police qui le recherchaient pour trois meurtres et plusieurs viols commis dans les années 80-90.

Dans une vidéo retrouvée par l'hebdomadaire Marianne, on peut voir le tueur en série sur le plateau du jeu Qui veut prendre sa place. François Vérove y répond aux questions de Nagui, évoquant notamment son passé de policier et de gendarme.

Au cours de cette émission diffusée le 13 mai 2019, "le Grêlé" aborde sans détour son passé dans les forces de l'ordre, évoquant des patrouilles "à pied, en moto et à cheval". Ses traits physiques particuliers, notamment sa peau irrégulière, sont cachés sous une épaisse barbe, alors qu'il est recherché par la justice pour au moins trois meurtres et trois viols sur des fillettes, commis entre 1986 et 1994.

Trois meurtres et trois viols de fillettes

Le parcours criminel du "Grêlé" aurait commencé le 7 avril 1986 dans le 13e arrondissement de Paris. Ce jour-là, il viole une fillette de 8 ans avant de l'étrangler avec une cordelette et de s'enfuir. La victime survit miraculeusement à l'agression.

Le 5 mai 1986, moins d'un mois plus tard, dans le 19e arrondissement de la capitale, François Vérove s'en prend à Cécile Bloch, une autre fillette de 11 ans. Il la viole avant de la tuer. Les témoignages de voisins et de proches de la victime décrivent tous un homme à la peau irrégulière marquée par des espèces de cicatrices qui lui donneront plus tard son surnom, "le Grêlé".

En avril 1987, le corps de Gilles Politi, un homme de 38 ans, est retrouvé mort étranglé à son domicile dans le 4e arrondissement de Paris. A ses côtés, se trouve le corps d'Irmgard Müller, une jeune fille au pair allemande employée par la famille Politi. En octobre 1987, François Vérove s'en prend à une jeune fille de 14 ans qu'il viole chez elle avant de prendre la fuite.

Après sept années sans crime connu, "le Grêlé" récidive en agressant une fillette de 11 ans en juin 1994. Il fait valoir sa fonction de policier pour lui ordonner de monter dans sa voiture. Il l'emmène dans une ferme abandonnée où il l'attache et la viole plusieurs heures avant de prendre la fuite en lui laissant la vie.

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Un suicide après une convocation téléphonique

Lors de ces meurtres et agressions, François Vérove laisse de nombreuses traces ADN qui permettront des années plus tard de faire le lien entre toutes ces affaires. Les enquêteurs finissent par soupçonner un gendarme ou un policier en raison d'indices comportementaux laissés lors de ces crimes et rapportés par des victimes ou des témoins.

En 2021, la juge d'instruction en charge du dossier demande de convoquer 750 gendarmes d'Île-de-France présents dans la région au moment des faits. François Vérove reçoit une convocation par téléphone et se suicide quatre jours plus tard, laissant une lettre dans laquelle il reconnaît "être un grand criminel qui a commis des faits impardonnables".

G.D.