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"Les agressions, c'est quotidien": un chauffeur de bus violemment attaqué, deux jeunes interpellés

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Un chauffeur de bus a été violemment agressé dans mercredi près du Vésinet dans les Yvelines. Deux jeunes ont été interpellés dans la foulée. Pour Samir, ancien chauffeur à la RATP, ces violences sont malheureusement quotidiennes et rien n'est fait pour dissuader les auteurs derrière.

Un chauffeur de bus Keolis a été violemment agressé ce mercredi au Vésinet dans les Yvelines. Selon les premiers éléments, c'est après avoir refusé un arrêt non prévu à deux jeunes que le machiniste de 49 ans a été frappé. Il a été roué de coups et a reçu un projectile au visage, lui ouvrant le front.

Ses deux agresseurs ont pris la fuite avant d'être interpellés. Selon Le Parisien, ils seraient âgés de 19 et 20 ans, originaires du Val-d'Oise et inconnus de la justice.

La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse s'est dite indignée et a demandé une sanction ferme contre les deux auteurs de l'agression. Une brigade d'agents de sécurité a été déployée sur cette ligne pour patrouiller de 16h à 2h du matin.

Des boutons d'alarme inutiles?

Une nouvelle agression qui fait réagir les Grandes Gueules ce vendredi: "Il faut que la première peine soit exemplaire avec 5 jours au bagne de Cayenne", peste l'agriculteur Didier Giraud. "Et on va mettre des moyens de sécurité sur cette ligne, c'est d'une débilité sans nom. Il fallait faire quelque chose en amont", s'indigne-t-il, réclamant des boutons d'urgence pour les chauffeurs de bus.

"C'est la même problématique dans les cabinets de médecins", déplore le docteur Jérôme Marty. "On dit qu'on va nous mettre un bouton mais l'agression se fait dans les 20 secondes, même si la police arrive en 3 minutes, ils te retrouvent par terre le visage ensanglanté".

"Ce qu'il faut c'est un travail sur l'aval immédiat et l'effectivité de la peine. Il faut une peine dissuasive avant le jugement avec un emprisonnement au moins durant l'arrêt de travail de la victime", ajoute le praticien sur RMC et RMC Story.

"Je me suis fait cracher dessus"

Pour Laura Warton-Martinez, chroniqueuse des GG, "le problème c'est qu'on gère tout le temps le 'après'": "Avant de les emmener à Cayenne, qu'on les envoie nettoyer les hôpitaux ou le périphérique. Mais ils ne vont rien recevoir, on légalise la violence", assure la sophrologue.

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"Les agressions, c'est quotidien", déplore Samir, ancien chauffeur de bus de la RATP. "Soit on se tait, soit on intervient parce qu'on est humain mais les gens n'ont rien. Je me suis fait cracher dessus, mon frère s'est fait frappé, on avait les informations mais rien n'a été fait". Il l'assure, il y a déjà des boutons d'urgence dans les bus: "Mais ils n'ont pas le temps d'intervenir, ils ont un périmètre trop élargi".

"Ils m'ont tabassé au milieu de la route"

Nicolas, chauffeur de bus dans les Alpes-Maritimes a lui aussi été violemment agressé par une dizaine de jeunes: "D'abord ils sont montés sans payer, ils m'ont insulté. Je les ai recroisés plusieurs fois dans la journée, ils me faisaient des gestes obscènes", se souvient-il.

"En fin d'après-midi, je suis arrivé à un arrêt et une vingtaine de jeunes attendaient. Ils ont sauté sur la route pour bloquer le bus. J'ai appelé le PC sécurité, j'étais tout seul mais ils ont forcé la porte. La police a fini par arriver mais trop tard, j'étais sorti du bus en courant et ils m'ont tabassé au milieu de la route. Heureusement, des gens d'un snack à côté sont intervenus", poursuit Nicolas.

"On n'y arrivera pas sans peines exemplaires. Derrière les agressions, il y a des familles pour qui mentalement c'est difficile", ajoute Samir. Pour Nicolas, une vitre anti-agression, dont il n'était pas équipé, aurait permis de le protéger un peu plus.

G.D.