Lynché à mort pour avoir demandé à des jeunes de faire moins de bruit: "Où sont les marches blanches?"

Un homme de 72 ans habitant Vieux-Condé (Nord) et qui avait été passé à tabac le 6 juillet dernier par trois jeunes après leur avoir demandé de faire moins de bruit, a succombé à ses blessures la nuit dernière. Selon les premiers éléments, il aurait reçu de nombreux coups de pieds et de poings alors qu'il se trouvait au sol, tombé par terre après des premiers coups.
Trois jeunes adolescents âgés de 18, 17 et 14 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue. Le mineur de 17 ans a été mis en examen pour tentative de meurtre et placé en détention. Les deux autres ont été mis en examen pour non-empêchement de commettre un crime ou un délit et non-assistance à personne en danger. L'un a été placé sous contrôle judiciaire, l'autre sous une mesure judiciaire éducative provisoire.
"Comme vous toutes et tous je suis en état de choc face à cet acte d'une rare violence, a assuré le maire de Vieux-Condé David Bustin sur Facebook. "Philippe nous a quitté cette nuit, aujourd'hui est venu le moment du deuil et du recueillement", a-t-il ajouté.
"C'est terrible"
"Il n'y a plus aucun respect de l'ancien, ça fait très peur", déplore ce mercredi sur le plateau des "Grandes Gueules" Joëlle Dago-Serry. "Il n'y a plus aucune reconnaissance de l'autorité", abonde Didier Giraud.
"C'est la graduation de ce qui t’amène à la mort, quand tu as 72 ans, ça fait peur. C’est un monsieur qui sort et demande de faire moins de bruit, c’est terrible", ajoute l'agriculteur, qui s'étonne du manque de réactions de certains élus.
"Je suis inquiet, je me demande où sont les marches blanches? Quand on a des élus qui défilent écharpe tricolore sur le torse pour appeler à l’incivilité, la rébellion et la désobéissance civile, c’est dans la droite ligne du drame", ajoute-t-il, évoquant sans les nommer les députés présents samedi à la marche en hommage à Adama Traoré pourtant interdite par la préfecture de police de Paris.
"Bizarrement, personne n'appelle à une minute de silence à l'Assemblée nationale", ajoute Stéphane Manigold sur RMC et RMC Story.