Magie, racisme et insultes aux magistrats: un gourou d'Auvergne condamné à 5 ans de prison

Le symbole de la justice (illustration). - - Ashraf Shazly / AFP
Un homme a été condamné mercredi à cinq ans de prison par la cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) pour avoir abusé psychologiquement de plusieurs victimes dont certaines ont été ruinées.
David Nègre, 51 ans, a été condamné pour "abus frauduleux de l'ignorance ou de la faiblesse d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique" ainsi que "provocation à l'usage illicite ou au trafic de stupéfiants". Il a par ailleurs interdiction de se rendre en Auvergne-Rhône-Alpes pour une durée de cinq ans.
La cour, qui a prononcé la peine maximale encourue, a été plus sévère que l'avocate générale qui avait requis cinq ans de prison à son encontre, dont 18 mois avec sursis.
Barbe poivre et sel, l'homme imposant, vêtu de noir, avait contesté l'intégralité des faits qui lui sont reprochés lors de l'audience jeudi, n'hésitant pas à interrompre les victimes témoignant à la barre.
Idées racistes, suprémacistes et complotistes
Il faisait appel du jugement rendu par le tribunal correctionnel de Cusset (Allier), qui l'avait condamné à trois ans de prison. Son épouse, qui comparaissait à ses côtés, avait été relaxée.
Depuis cette première condamnation, David Nègre qui se fait appeler "sir Shumule", a écrit sur son blog des billets insultants à l'égard des magistrats et des parties civiles, dont il a diffusé les adresses et les identités. Il avait été interpellé avec son épouse en avril 2022 près de Vichy (Allier).
Les victimes l'avaient contacté pour suivre son initiation, via un blog en ligne depuis 2015, où il se présentait comme un "gothi", prêtre païen initié à la mythologie nordique, à la magie et à l'occultisme.
L'enquête a montré que son enseignement répandait des idées "racistes, suprémacistes voire complotistes".
Alcool et stupéfiants en guise de rituels
Il imposait aux victimes "des règles strictes intrusives et dirigistes" qui ont eu "des conséquences psychiques et financières graves", selon le procureur de Cusset.
Quatre personnes se sont constituées parties civiles, certaines ont perdu leur patrimoine, notamment pour la location d'un château dans la Vienne.
Des victimes ont expliqué à la barre qu'elles avaient rompu avec leur entourage et leur mode de vie.
Des rituels, au cours desquels étaient consommés alcool et produits stupéfiants, étaient organisés afin de renforcer l'emprise du "gothi" sur ses adeptes.
L'enquête avait débuté en 2018, à la suite de la plainte d'un homme dénonçant des faits d'abus frauduleux d'une personne en état de sujétion psychologique. Les enquêteurs avaient alors mis en évidence l'existence d'un mouvement sectaire.