Vichy: l'abattage de 180 arbres bicentenaires autorisé, une décision de suspension rendue jeudi

Le projet de réaménagement du parc des Sources à Vichy (Allier) crée toujours autant de discorde. En mai dernier, des habitants avaient écrit à l'équipe de RMC s'engage pour vous car ils voulaient sauver des arbres bicentenaires de l’abattage.
La ville, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, est en effet en pleine rénovation de son parc des Sources. Pour le restaurer, elle veut abattre 180 arbres, afin de retrouver le tracé historique du parc, tel qu’il était sous Napoléon.
Une aberration écologique pour le collectif de riverains qui avait contacté RMC. Il avance notamment le fait que des espèces protégées vivent dans ces arbres. En mai dernier, Frédéric Aguilera, le maire de la ville, expliquait à RMC avoir lancé une enquête publique face à la fronde populaire. Un commissaire devait trancher, dire si oui ou non le projet devait être modifié.
La décision est finalement tombée au mois de juin. Le commissaire enquêteur a donné un avis favorable au chantier. Brigitte, membre du Groupe National de Surveillance des Arbres, n'a pu cacher sa déception suite à ce nouveau rebondissement.
"On est dépité parce qu'on l'impression que c'est comme un rouleau compresseur. C'est mauvais pour la planète, pour la santé de tout le monde, que ce soit des humains, des animaux, etc.. On a beau le dire, on a beau l'expliquer, ça ne veut pas être entendu", se désole Brigitte, membre Groupe National de Surveillance des Arbres.
Un référé-suspension qui peut tout changer?
Pour Brigitte, c'est donc la conscience écologique qui lui donne cette force de se battre. "Il faut que ça change car de toute façon, le climat évolue et ce ne sont pas les hommes qui auront raison, c'est le climat qui aura raison in fine", continue-t-elle.
Les travaux ont déjà commencé. La préfecture de l’Allier a publié fin juillet un arrêté qui l’autorise. Sur place, des grillages délimitent le chantier. Toutefois, les arbres n’ont pas encore été abattus : tout est à l’arrêt le temps des vacances du mois d’août.
Brigitte et son collectif font quand même des rondes quotidiennes pour surveiller. "Il faut que l'on se batte jusqu'au bout, assure la militante. On fera tout ce qu'on peut juridiquement et aussi sur le terrain, car on ne peut pas se permettre de laisser faire ça".
Sur le terrain juridique justement, le Groupe National de Surveillance des Arbres n'a pas dit son dernier mot : un recours ainsi qu'un référé-suspension ont été déposés. Ce dernier est une mesure d’urgence, qui permet de demander à un juge d’arrêter le chantier le temps que le recours soit étudié.
La mairie, de son côté, continue de défendre son projet. Elle explique que 60% des arbres abattus le seront par sécurité ou parce qu’ils sont malades. Pour compenser, d’autres arbres seront plantés dans le parc des Sources.
L’audience pour le référé-suspension aura lieu ce jeudi. Le juge devra rendre sa décision avant la fin du mois.