Mort du streamer Jean Pormanove: les auteurs des vidéos bannis de la plateforme Kick

Le streamer "Jean Pormanove", mort dans le nuit de dimanche à lundi, en plein direct sur Kick, prenait régulièrement part à des vidéos dans lesquelles il était souvent frappé. La plateforme a annoncé, ce mercredi 20 août, que les auteurs de ces diffusions en direct avaient été "bannis dans l'attente de l'enquête en cours".
Cela faisait plusieurs mois qu'ils étaient déjà dans le collimateur de la justice. En décembre dernier, Mediapart avait révélé l’existence de ces séquences choquantes, pour lesquelles certains internautes donnaient de l'argent en ligne.
Le procureur de Nice avait aussitôt ouvert une enquête préliminaire, qui est toujours en cours. Le matériel informatique et vidéo des suspects avait été saisi et eux-mêmes avaient été interrogés. Début janvier, les deux principaux acteurs de ces vidéos, âgés d’une vingtaine d’années, ont été placés en garde à vue. Face aux enquêteurs de la police judiciaire, ils rejettent les accusations de violences et d’humiliation.
Était-il vraiment consentant ?
Quant aux deux souffre-douleurs de ces séquences, ils assurent ne pas être victimes. Celui qui vient de décéder affirmait à l’époque que ces vidéos étaient scénarisées avant la diffusion en direct et que c’était un "jeu".
Ce dernier lui rapportait jusqu’à 6.000 euros par mois, versés sur le compte de sa société, comme pour les autres protagonistes, dont celui surnommé Naruto, représenté par Me Yassin Sadouni. "Toutes ces scènes, ce ne sont que des mises en scène issues d'un script entre Naruto et le défunt", assure son avocat au micro de BFMTV.
L’enquête se poursuit, tant sur les causes du décès que sur l’éventuelle emprise psychologique ou financière exercée sur la victime et sur son réel consentement aux traitements qu’elle subissait.
La ministre déléguée chargée du Numérique Clara Chappaz a dénoncé sur le réseau X "une horreur absolue" et indiqué avoir "saisi l'Arcom et effectué un signalement sur Pharos", le service de lutte contre la violence en ligne.