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Mort de Thomas à Crépol: se disant menacées, les mères de trois suspects confient leur peur sur RMC

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Témoignage RMC - Neuf jeunes suspects dont 3 mineurs ont été mis en examen dans l'enquête sur la mort du jeune Thomas, tué il y a quatre mois à Crépol. Ils ont été arrêtés à Romans-sur-Isère où la maire alerte sur une "situation explosive dans les quartiers". Ce matin sur RMC, plusieurs mères de mis en cause prennent la parole. Elles dénoncent des menaces et demandent que la justice se fasse dans le calme.

Près de 4 mois après la mort du jeune Thomas, poignardé lors d’une fête de village à Crépol dans la Drôme, l’enquête continue. Les circonstances exactes du décès de l'adolescent de 16 ans restent à élucider. Onze personnes ont été interpellées lundi à Romans-sur-Isère dans le cadre de l'enquête ouverte pour "homicide et tentatives d'homicide. Elles sont toujours en garde à vue.

Dans cette affaire, 9 jeunes suspects, dont trois mineurs, ont déjà été mis en examen pour "meurtre en bande organisée", "tentatives de meurtre" ou "violences volontaires commises en réunion".

Plusieurs mères de suspects mis en cause prennent la parole. RMC a pu les rencontrer dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, d'où viennent de nombreux suspects. Des mères effondrées, qui ne demandent qu’une chose, que la justice se fasse dans le calme

"On a reçu des menaces, un voisin m'a cassé ma porte"

Assises autour d’une table, les trois femmes ont le visage creusé par la fatigue. Depuis maintenant près de quatre mois, leurs fils sont en détention provisoire dans le cadre de l’enquête sur la mort de Thomas.

“C’est très difficile pour nous. On est abattu, on ne sait pas combien de temps ça va durer. On compatit beaucoup avec cette maman qui a perdu son enfant. Mais même nous les 20 autres mamans de ces 20 suspects pour la justice, on souffre aussi.

Sans cesse pointées du doigt et menacées depuis le drame, elles dénoncent une stigmatisation permanente du quartier de La Monnaie, où elles habitent. “On a reçu des menaces par téléphone, des menaces postales. J’ai un voisin qui m’a cassé ma porte. Je me suis retrouvé avec la porte défoncée”, dénonce-t-elle.

“Nous maintenant, on ne sort pas en sécurité. Je commence le travail à 6 heures du matin, je sors très tôt de chez moi et j’ai peur”, déplore une autre.

Une plainte contre la maire de Romans?

Une violence nourrie chaque jour selon elles, par les propos de la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval.

“Parents délinquants, la radicalisation, ensauvagement… Elle est en train d’attiser la haine. Ce qu’on veut aujourd’hui, c’est qu’elle arrête de stigmatiser le quartier. Son travail, c’est d’être une élue, elle est la maire de Romans, qu’elle reste à sa place et laisse la justice faire son travail”, dénoncent-elles.

Aujourd’hui, ces trois mères de famille réfléchissent à porter plainte contre l’élue, notamment pour incitation à la haine et diffamation.

Cassandre Braud avec Guillaume Descours