RMC
Faits divers

Perpignan: visée par un courrier raciste l'appelant à quitter la France, une femme porte plainte

La balance d'une statue de la déesse de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017

La balance d'une statue de la déesse de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017 - LOIC VENANCE

Une Française d'origine congolaise a déposé plainte après avoir reçu un courrier l'appelant à quitter la France en l'enjoignant à une "vente rapide" de son domicile "à une famille de bons Français de souche".

Une habitante d'un quartier populaire de Perpignan, Française d'origine congolaise, a porté plainte après avoir reçu un courrier l'appelant à quitter la France, a-t-on appris jeudi auprès du parquet qui a ouvert une enquête.

"Suite aux élections, la situation à Perpignan a considérablement changé. Il apparait que vous n'êtes plus la bienvenue dans cette ville", peut-on lire dans le courrier, que Brigitte Vumbi Borne a publié sur ses réseaux sociaux, et qui la presse de procéder à une "vente rapide" de son domicile.

"Une fois la vente conclue à une famille de bons Français de souche, je vous conseille de préparer votre départ pour l'Afrique", poursuit le texte, signé "Division Marcel Bucard de Perpignan, Mouvement Populaire Français".

"Restaurer l'atmosphère catalane d'antan"

Marcel Bucard, antisémite notoire et fondateur du mouvement franciste, inspiré du fascisme mussolinien, collabora avec l'Allemagne nazie et fut condamné à mort et exécuté à la Libération.

La lettre promet en outre "un nettoyage impitoyable et virulent du quartier afin d'en restaurer l'atmosphère catalane d'antan"

"Je veux qu'on en parle"

"Je ne vais pas me laisser faire", a réagi sur Facebook Mme Vumbi Borne, commerçante d'une soixantaine d'années qui avait porté la flamme olympique mi-mai lors de son passage dans les Pyrénées-Orientales.

"J'ai publié sur les réseaux sociaux car je veux qu'on en parle. Je veux qu'on sache qui je suis, ce qu'il se passe. Il faut le dénoncer", a expliqué la plaignante dans la presse locale.

Dans un communiqué, le maire RN de Perpignan Louis Aliot a dénoncé mercredi "un courrier absolument abject" et assuré "cette dame de tout (s)on soutien et de toute (s)on affection".

G.D. avec AFP