Une directrice d'école se suicide à la rentrée sur fond d'homophobie: un manque de soutien dénoncé

Elle s'est donné la mort le jour de la rentrée. Le corps de Caroline G., directrice d'école de 42 ans, a été découvert sans vie ce lundi à Moussages dans le Cantal. Depuis 2 ans, cette enseignante était victime d'insultes et de menaces homophobes. Des inscriptions avaient notamment été découvertes sur les murs de son école
Un tag, "sale gouine", découvert en décembre 2023 sur le mur du préau, puis un second, "gouine = pédophile", trouvé en mars 2024 dans son école, ont détruit psychologiquement Caroline G., dont les plaintes avaient été classées sans suite. En arrêt depuis plus d’un an, elle s'était confiée sur les réseaux il y a quelques jours, expliquant que cette rentrée allait être très difficile pour elle.
"Elle attendait une présence forte"
Thierry Pajot, secrétaire national du syndicat des directrices et directeurs d’écoles, déplore le manque de soutien de la municipalité et de l’Éducation nationale à l’égard de l’enseignante: "Le maire n'a pas soutenu immédiatement sa directrice d'école. La gendarmerie voulait mettre des caméras de surveillance pour savoir qui étaient les corbeaux et ça a été refusé", déplore-t-il au micro de RMC.
"Elle attendait une présence forte dès le jour de la rentrée dernière le 2 septembre 2024, que ce soit l'inspection, les conseilles pédagogiques pour montrer à tout le monde: 'Vous avez écrit sur les murs? Moi je suis là'", se désole Thierry Pajot.
Le Syndicat des directrices et directeurs d’écoles souhaite qu’une enquête administrative soit menée pour faire la lumière sur "les responsabilités de chacun" dans ce drame.
Le ministère de l'Éducation nationale a déclaré être “profondément touché par ce décès tragique", ajoutant qu’une cellule d’écoute avait été activée ce matin dans le Cantal.