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Faits divers

Piétons fauchés dans les Vosges: ce que l'on sait du drame qui a causé la mort d'un jeune de 17 ans

Une voiture de police (photo d'illustration)

Une voiture de police (photo d'illustration) - CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Une voiture a percuté deux groupes de piétons dimanche, à Charmes, dans les Vosges. Un jeune homme de 17 ans a perdu la vie. Une enquête pour "assassinat et tentative d'assassinat" a été ouverte.

Dimanche 27 août, au petit matin, un véhicule a percuté plusieurs personnes à Charmes, une commune au nord d'Épinal, dans les Vosges. Un jeune de 17 ans est décédé, un autre de 19 ans est toujours entre la vie et la mort. Voici ce que l'on sait de l'enquête.

Un véhicule percute deux groupes de piétons

Le drame s'est produit "aux environs de 05H30, à Charmes", commune située à une trentaine de kilomètres au nord d'Épinal, a indiqué dans un communiqué le procureur de la République, Frédéric Nahon.

"Un véhicule a percuté successivement deux groupes de piétons. Une des personnes percutées est décédée, une autre est grièvement blessée avec un pronostic vital engagé", a-t-il ajouté.

Elles "ont été fauchées à 200 mètres d'intervalle", avait précisé dans la matinée le centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (Codis) des Vosges. "Les trois occupants de la voiture", qui avaient pris la fuite, "ont été interpellés dans la matinée et placés en garde à vue", selon le magistrat.

Un jeune homme de 17 ans décédé

Le véhicule, un utilitaire de location, avait été abandonné près d'un supermarché, selon Vosges Matin qui écrit également que le jeune décédé allait fêter ses 18 ans dans quelques jours et était originaire de Sorcy-Saint-Martin, commune d'un millier d'habitants dans la Meuse.

Sur Facebook, la mairie affirme en effet que le jeune homme "allait avoir 18 ans dans trois jours", qu'il avait décidé "avec ses copains d'aller en boîte de nuit à Charmes". Mais dans la discothèque, lui et ses amis "s'embrouillent avec d'autres jeunes" et "en sortant, en regagnant leur véhicule, ils sont attendus par ces mêmes jeunes. Un véhicule les percute délibérément, tuant le jeune Meusien", affirme la mairie.

Au total, neuf personnes ont été blessées. Une autre victime, âgée de 19 ans, se trouve toujours entre la vie et la mort, a déclaré devant la presse le procureur de la République d'Epinal, Frédéric Nahon.

Une enquête ouverte pour assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour “assassinat et tentative d'assassinat”. Les trois suspects, âgés de 21, 22 et 25 ans et originaires du département, seront présentés mardi à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen. Deux d'entre eux étaient "connus de la justice pour des faits liés aux stupéfiants", selon le procureur.

"Nombreux sont les témoignages recueillis par les enquêteurs qui confirment que le véhicule a foncé délibérément sur les groupes de personnes à vive allure alors qu'elles se trouvaient sur le trottoir" ,a indiqué Frédéric Nahon. La "même détermination" a été observée s'agissant des deux groupes.

Les analyses "ont révélé la présence d'alcool, soit environ un gramme par litre de sang", a confirmé le parquet, qui a également fait état de "traces de produits stupéfiants pour deux d'entre eux." Lors des auditions, "la personne identifiée comme le conducteur a choisi de garder le silence", a déclaré Frédéric Nahon. Les deux autres ont "confirmé leur présence au moment des faits, l'un indiquant toutefois ne pas être monté dans le véhicule".

Un maire désarmé face à l'insécurité

Dans un entretien au quotidien Vosges Matin, le maire de la commune de 4 600 habitants, Patrick Boeuf, s'est dit "désarmé" face à l'insécurité et aux incivilités liées à l'existence de la discothèque Discopolis, qui selon le journal accueillait encore 1 800 personnes dans la nuit de samedi à dimanche.

Le maire se prononce pour une fermeture de l'établissement pendant six mois afin de faire le point avec ses propriétaires et les pouvoirs publics. De son côté, la boîte de nuit a promis sur sa page Facebook de reverser sa recette de samedi prochain aux familles des victimes.

C.A. avec AFP