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Faits divers

"Ras-le-bol" après une énième avalanche d'alertes à la bombe dans les lycées à Grenoble

Le lycée (photo d'illustration)

Le lycée (photo d'illustration) - ERIC FEFERBERG / AFP

26 établissements ont dû être évacués en deux jours après la réception d'e-mails menaçants, pour certains plusieurs fois dans la même journée.

Au moins 26 alertes à la bombe en deux jours, après de premières vagues avant les vacances: les menaces et évacuations se multiplient cette semaine dans les lycées de Grenoble, au grand dam du corps enseignant et des autorités.

Un adolescent de 14 ans a été interpellé mardi 7 novembre après des appels menaçants à son lycée au sud de Grenoble mais les auteurs des autres alertes restent pour l'heure inconnus, selon un communiqué du parquet de Grenoble, mercredi soir.

26 établissements évacués

16 établissements mercredi, et 10 mardi, ont dû être évacués après la réception d'e-mails menaçants, pour certains plusieurs fois dans la même journée, a indiqué à l'AFP le rectorat de l'académie de Grenoble.

Les alertes à la bombe infondées foisonnent depuis septembre dans l'ensemble du pays, mais rarement avec une telle intensité, qui perturbe les cours dans toute l'agglomération grenobloise.

"Il y a parmi les enseignants à la fois un ras-le-bol de ces messages dont on sait pertinemment que c'est bidon (...) et une prise au sérieux de la menace" avec son lot d'inquiétudes, observe François Lecointe, secrétaire général Snes-FSU de Grenoble.

Au lycée André Argouges, 1.800 élèves, Alexis Reynaud, professeur de mathématiques s'interroge après quatre évacuations depuis mi-octobre: "devoir évacuer alors qu'on sait qu'à 99% ce n'est rien... mais le problème, c'est le 1%". Même les élèves qui trouvaient cela "marrant la première fois, en ont un peu ras-le-bol", constate-t-il.

Un adolescent de 14 ans arrêté

Mardi, un adolescent de 14 ans a été arrêté et placé en garde à vue par les gendarmes après plusieurs alertes à la bombe en matinée à son lycée, l'établissement Portes de l'Oisans à Vizille, au sud de Grenoble, dont les 1.300 élèves ont été évacués après ces appels, selon le parquet de la ville.

Repéré par sa ligne téléphonique, "le mineur a reconnu les faits (...) sans pour autant les expliquer", explique-t-il dans un communiqué, ajoutant que l'adolescent avait fait l'objet d'"une mesure éducative judiciaire provisoire comprenant un suivi par un éducateur" jusqu'à sa comparution devant le tribunal pour enfants le 9 janvier prochain.

La préfecture de l'Isère ne communique pas de détails afin "de ne pas encourager" des curieux. Dans un communiqué diffusé mercredi avec le parquet de Grenoble, elle rappelle que "tous les appels à la bombe font l'objet d'enquêtes systématiques" et que les auteurs "majeurs ou mineurs" seront poursuivis. Ils sont "en cours d'identification", d'après ce communiqué.

Depuis octobre, "trois salves" de menaces ont été observées, "essentiellement des mails qui pour la plupart ont la même teneur", dit-on au rectorat, sans précision sur leur contenu. Le syndicat Snes-FSU évoque des "mails type" parlant de l'abaya ou du soutien de la France à Israël.

Pour minimiser les perturbations, les procédures d'intervention ont été raccourcies, pour durer au maximum une heure trente. "On évacue, on garde les élèves à proximité", au lieu de les renvoyer chez eux, et "la levée de doute est faite d'autant plus rapidement" que les différents acteurs ont gagné "en réactivité" au fil des signalements, affirme le rectorat.

CA avec AFP